Législatives et locales 2025 : le PNTP demande le report des élections et dénonce un «cafouillage» de la CNOCER

Le président du Parti national pour le travail et le progrès (PNTP), Jean Rémy Yama, a tenu une conférence de presse ce vendredi 5 septembre à Libreville pour annoncer officiellement que son parti va déposer un recours auprès de la Cour constitutionnelle lundi prochain afin de demander le report des élections législatives et locales. Le PNTP dénonce un processus électoral désorganisé et inéquitable, qui, selon lui, pénalise de nombreux candidats.

Le président du PNTP, Jean Rémy Yama, face à la presse, le 5 septembre 2025, à Libreville. © GabonReview
Ce vendredi 5 septembre au quartier Damas à Libreville, le président du PNTP, Jean Remy Yama, a tenu une conférence de presse pour annoncer un recours pour le report des élections législatives et locales suite à la mauvaise organisation de la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (Cnocer) qui serait d’après lui un véritable «cafouillage». Il a critiqué la multiplication des publications de listes de candidats, «plusieurs listes consolidées, révisées et publiées depuis le 20 août», selon lui, c’est une situation sans précédent qui contraste fortement avec les élections passées. Traditionnellement, la loi prévoit seulement deux publications « une première liste consolidée, suivie d’une liste définitive après la période des recours», précise-t-il. Dans cette dynamique, il a annoncé en ces termes : «C’est la raison pour laquelle, je le répète, dès lundi, nous déposerons un recours pour le report des élections législatives et locales, parce que tous les candidats ne sont pas obligés de renoncer», a-t-il déclaré.
Le PNTP estime que ce manque de rigueur en amont des élections, notamment l’absence de motifs de rejet pour les candidats non retenus, rend le processus opaque et ingérable. Il souligne qu’aucune commission électorale locale n’a délivré de motifs de rejet après l’annonce du ministre de l’Intérieur, ce qui a empêché de nombreux candidats d’exercer leur droit de recours. «Le dernier jour, le délai de recours, c’était jusqu’au 22 août. Donc, si vous comptez huit jours selon la loi, du 22 août au 5 septembre, vous avez un peu le nombre de jours qui nous séparent. Et donc, toutes ces choses pour dire tout simplement que, quand ça ne va pas, on marque l’arrêt et on choisit le chemin qui paraît normal.»
Inégalité des chances et manque de transparence
Dans le même sens, Jean Remi Yama a mis en avant l’argument de l’équité pour justifier sa demande de report. Le parti insiste sur le fait que la loi exige que la liste définitive des candidats soit connue un mois avant les élections, soit avant le 27 août pour un scrutin prévu le 27 septembre. Or, à ce jour, de nombreux candidats ignorent toujours le sort de leur candidature. Une situation qui crée une inégalité manifeste. Il souligne : «Certains candidats savent depuis le 20 août que leur dossier est validé et d’autres, comme le président Yama, sont dans l’incertitude jusqu’à ce 5 septembre.»

© GabonReview
Pour le Président Yama, cette disparité est perçue comme une stratégie pour pénaliser les candidats dont le dossier est validé tardivement. En effet, il leur est quasiment impossible de se préparer pour la campagne électorale, surtout concernant l’impression de matériel de campagne et bien d’autres. Il a également souligné qu’il soupçonne qu’un «tripatouillage» s’opère en amont des élections pour choisir délibérément les adversaires, afin d’assurer une élection jugée « transparente et crédible » en aval.
Sur 19 dossiers complets déposés par le PNTP, seulement huit retenus
Pour illustrer les difficultés rencontrées, il a fait le point sur ses candidatures aux législatives et aux élections locales, qui sont toutes les deux dans une situation d’incertitude. Pour les locales, il a porté son recours devant le Tribunal administratif, qui a exigé de la commission électorale les motifs de rejet de sa candidature. Le tribunal lui a transmis le motif (reçu le 31 août) et il a pu y répondre. Quant aux législatives, sa candidature reste en suspens. Il n’a reçu aucune information sur les motifs de son éventuel rejet et attend la décision de la Cour constitutionnelle qui, selon lui, a dépassé le délai légal de huit jours pour rendre son verdict.
Le parti dénombre un certain nombre de candidatures de ses membres qui ont disparu des listes ou dont les recours restent sans réponse, notamment à Koulamoutou à Booué, à Lambaréné, etc. Sur 19 candidatures déposées par le parti, seulement 8 ont été validées. Ce qui renforce sa conviction d’une organisation partiale et chaotique.
Dans ce sens, le PNTP interpelle directement le président de la République, qu’il considère comme le garant des institutions et de l’équité. Le parti l’exhorte à constater la situation et à soutenir une démarche qui permettrait à tous les candidats d’être logés à la même enseigne.
En plus du recours juridique, le PNTP envisage également d’organiser une marche de protestation pour exprimer la désapprobation du parti face à l’organisation actuelle des élections et de faire pression pour un report.
Thecia Nyomba (Stagiaire)

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