Les parents des prévenus déportés à Makokou réclament justice

Arrêtés à Libreville pour trafic de drogue, 30 jeunes, dont 6 Gabonais, sont incarcérés depuis plus de huit mois à la prison centrale de Makokou sans avoir été jugés. Leurs parents, réunis en collectif, dénoncent une détention prolongée et arbitraire, sans respect des droits fondamentaux. Une manifestation est prévue mercredi devant le palais de justice de Libreville pour réclamer un procès équitable et la fin du silence judiciaire.

Une manifestation des parents des prévenus déportés à Makokou est prévue le mercredi 2 juillet devant le palais de justice de Libreville. © D.R.
30 jeunes, dont 6 Gabonais, arrêtés à Libreville pour trafic de drogue, sont incarcérés depuis plus de huit mois à la prison centrale de Makokou, sans avoir été jugés. Réunis en collectif, leurs parents ont entrepris plusieurs démarches auprès des autorités judiciaires, notamment le procureur de la République et le procureur général de la Cour de cassation, pour réclamer justice en faveur de leurs enfants.
«Cette détention prolongée, sans qu’aucune audience ne soit tenue, suscite en nous une vive inquiétude quant au respect de leurs droits fondamentaux, ainsi qu’à l’impact psychologique et social que cette incertitude prolongée pourrait avoir sur leur avenir», indique le collectif dans une correspondance adressée au procureur de la République.
Conscients de la complexité des procédures judiciaires et respectueux des institutions du pays, les parents affirment porter la voix de l’espoir et de la justice équitable. «Nous souhaitons simplement que nos enfants puissent bénéficier d’un traitement conforme aux principes consacrés par notre droit : la présomption d’innocence, le droit à un procès équitable et le respect des délais raisonnables», ont-ils fait savoir.
Un transfert injustifié
Leur éloignement aurait été justifié, selon certaines déclarations, par leur prétendue appartenance à une catégorie de «grands délinquants». Une affirmation que le collectif juge infondée, car ne reposant à ce jour sur aucune décision judiciaire définitive ni preuve formelle. «Cela nous semble non seulement injustifié, mais aussi préjudiciable à l’équité du traitement de leur dossier. Une telle classification ne saurait, en aucun cas, justifier la privation prolongée de leurs droits, notamment celui de recevoir la visite de leurs avocats et de leurs proches ni leur éloignement excessif de leur lieu de résidence habituel».
Ces jeunes ont été appréhendés à Libreville par la Direction générale des services spéciaux (DGSS), qui a mené l’enquête dans le cadre de cette affaire. Ils ont d’abord été placés en détention administrative prolongée dans les locaux de cette structure, pour des durées allant, selon les cas, de trois semaines à plus de trois mois. Les prévenus ont ensuite été transférés par avion militaire, affrété par la DGSS, à la prison centrale de Makokou. Une délocalisation effectuée sans information préalable ni motif apparent communiqué aux familles, apprend-on.
Une manifestation des parents des détenus est prévue le mercredi 2 juillet devant le palais de justice de Libreville. Leur objectif : obtenir que les prévenus soient enfin entendus sur le fond, puissent confronter les éléments de preuve et bénéficient d’une décision de justice rendue dans le respect scrupuleux de la loi.

1 Commentaire
Police…il faut aller disperser ces parents avec les gaz lacrymogènes, eau chaude et coups de matraques! donc vos enfants dealers doivent venir continuer à polluer les enfants des autres avec la drogue?