Locales 2025 : Anges Kévin Nzigou, candidat à la mairie de Libreville

Connu comme avocat mais également ex-coordonnateur du Rassemblement des Bâtisseurs (RdB) ayant soutenu la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidentielle du 12 avril 2025, Anges Kévin Nzigou s’est lancé, le 9 août, dans la course à la mairie centrale de Libreville. À la tête du Front démocratique socialiste (FDS), il entend rompre avec la tradition tacite voulant que le poste alterne entre personnalités myènè et fang, sans remise en question de l’électorat.

Anges Kevin Nzigou et ses partisans, le 9 août 2025, au Rond-point de Nzeng-Ayong. © GabonReview
Anges Kévin Nzigou, président du Front démocratique socialiste (FDS), ancien coordonnateur du Rassemblement des Bâtisseurs (RdB) ayant porté le président Brice Clotaire Oligui Nguema à la magistrature suprême, est candidat à la mairie de Libreville. Dans une déclaration de candidature, le 9 août, à l’esplanade du Rond-point de Nzeng-Ayong, il a décliné sa profession de foi, y fixant les grandes lignes de son action une fois à la tête de la plus grande municipalité du pays.
«Réconcilier Libreville avec elle-même»

Instantanés de la déclaration de candidature de Anges Kevin Nzigou. © GabonReview
A travers un discours dense, articulé autour d’un programme bâtit sur le slogan «Libreville, ville pour tous», le leader du FDS souhaite «réconcilier Libreville avec elle-même». «Il est temps de faire de notre capitale une ville pour tous, une ville où chaque enfant, qu’il vienne de Nzeng-Ayong, de Lalala, de Bambouchine ou d’ailleurs, puisse rêver grand et réaliser ses rêves», a-t-il déclaré face à ses partisans.
Ancien sociétaire de l’Union du peuple gabonais (UPG) de Pierre Mamboundou, cofondateur du parti Pour le changement (PLC), et ex-membre du Rassemblement des Bâtisseurs (RdB), il estime que ces expériences l’ont enrichi, lui ont permis de côtoyer des femmes et des hommes de valeur et préparé aux responsabilités qu’il sollicite désormais. Ayant mis sur pied le FDS, il souligne qu’il ne s’agit pas seulement «d’un parti de plus», mais «c’est l’expression de cette nouvelle génération de gabonais qui refuse les pratiques du passé, qui exige la transparence, qui veut une démocratie véritable, qui place l’humain au centre de toutes les préoccupations».
Se lançant à la conquête de l’hôtel de ville de Libreville, la plus grande commune du pays, Anges Kévin Nzigou relève que le Gabon vit «un moment historique» dans la mesure où le «coup d’Etat du 30 août 2023 a marqué la fin d’une époque, la fin de cinquante-six années de règne de la famille Bongo, la fin d’un système qui avait confisqué notre démocratie, pillé nos ressources, hypothéqué notre avenir».
«Moi, Anges Kevin Nzigou, je ne suis ni Myènè ni Fang. Je suis Gabonais…»
Pour lui «le changement ne tombera pas du ciel» et le «renouveau ne se décrète pas». L’ancien cadre du RdB relève de même que «la nouvelle République ne se construira pas toute seule». «Il faut des hommes et des femmes de conviction pour porter ce changement. Il faut des leaders intègres pour incarner ce renouveau. Il faut des citoyens engagés pour bâtir cette nouvelle République», a-t-il déclaré.
Dénonçant la règle non-écrite stipulant que le maire de Libreville doit être Myènè ou Fang, avec une alternance entre ces deux ethnies à chaque nouveau mandat, sans que l’électeur ne dise mot, le président du FDS rappelle que «cette tradition est contraire aux valeurs républicaines». Pour lui, «cette logique ethnique est un poison pour notre démocratie». «Moi, Anges Kevin Nzigou, je ne suis ni Myènè ni Fang. Je suis Gabonais. Je suis Librevillois. Je suis un citoyen de cette République qui croit que l’unité fait la force, que la diversité est une richesse, que la fraternité est possible», a-t-il dit, sollicitant les suffrages de ses compatriotes.
Le jeune leader politique veut de ce fait prouver que Libreville peut dépasser les logiques du passé, montrer que la capitale peut être gouverné par le meilleur, quel que soit son nom, quelle que soit son origine.
Valeurs défendues : justice sociale, participation citoyenne, écologie, égalité, éducation
L’humain est donc au centre de ses préoccupations et il inscrit la justice sociale, la participation citoyenne, l’écologie, l’égalité, l’éducation parmi les valeurs qu’il défend. «L’éducation, c’est ce qui permet à la fille d’un ouvrier de devenir médecin, à la fille d’une vendeuse de devenir diplomate, au fils du paysan de devenir ingénieur…», a-t-il rappelé avant d’ajouter qu’une fois devenu premier magistrat de la vile, il offrira des bourses d’excellence aux enfants méritants. Ce, parce qu’il sait ce que signifie être un enfant démuni, porté par ses rêves.
Par ailleurs, il estime qu’il faut se démarquer des hommes du passé. «Il est temps de tourner définitivement la page», a-t-il indiqué, ajoutant qu’«il est temps de rompre avec les appareils politiques éculés». Il s’en est ainsi pris au Parti démocratique gabonais (PDG, ex-parti au pouvoir) qu’il accuse d’avoir confisqué la démocratie, pillé les ressources du pays, hypothéqué l’avenir de plusieurs générations. «Ce parti doit disparaitre de notre paysage politique», a-t-il fait savoir, appelant à ne pas «permettre le renouvellement du vice et ne pas laisser les anciens corrompus se refaire une virginité».
Faire de Libreville la capitale dont nous rêvons tous
Anges Kevin Nzigou souhaite donc une meilleure perspective pour Libreville, pour ses citoyens, s’engageant et promettant par la même occasion de «gouverner avec transparence» et que «chaque décision sera expliquée, chaque dépense justifiée, chaque projet débattu». «Je vous promets que je gouvernerais avec justice et aucun quartier ne sera oublié, aucun citoyen négligé, aucune communauté discriminée», a-t-il promis.
Les élections locales et législatives ont lieu, le 27 septembre 2025. Et, s’adressant à ses compatriotes, Anges Kevin Nzigou déclare : «le 27 septembre prochain, vous aurez entre vos mains l’avenir de notre ville. Le 27 septembre prochain, vous pourrez changer le cours de l’histoire. Le 27 septembre prochain vous pourrez faire de Libreville la capitale dont nous rêvons tous».

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