À Port-Gentil, l’ONG Sourire d’enfants renforce son engagement contre la drépanocytose à l’occasion des assises de l’Ogooué-Maritime, lancées ce mercredi 18 juin à la Maison de la jeunesse et de la culture. Placée sous le thème «Vivre avec la drépanocytose : comprendre, accepter et agir», cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre la drépanocytose, célébrée chaque 19 juin.

La présidente de l’ONG sourire d’enfants. © GabonReview

 

Depuis plus de quatre ans, Sourire d’enfants milite pour une meilleure sensibilisation autour de cette maladie génétique héréditaire, encore trop méconnue du grand public, mais parmi les plus répandues au monde. Ces assises ont pour ambition d’approfondir la compréhension de la pathologie et de formuler un plaidoyer en direction du ministère de la Santé. «Nous cherchons des solutions concrètes. Il est urgent d’obtenir la présence d’un hématologue à Port-Gentil, où aucun spécialiste n’est actuellement disponible», a alerté Oldy Mongue Nzamba-Makanga, présidente de l’ONG. Selon elle, 126 enfants atteints de drépanocytose ont déjà été recensés dans la capitale économique.

Ce chiffre grimpera à 340 à l’occasion de la journée du 19 juin, et d’autres cas restent à confirmer. «Certaines familles comptent jusqu’à dix enfants malades, parfois même des enfants apatrides. C’est alarmant», confie-t-elle. Au-delà de la sensibilisation, les assises insistent sur la nécessité du dépistage précoce, notamment par électrophorèse, afin de limiter les risques pour les générations futures. «Il est aujourd’hui essentiel de connaître le statut génétique de son partenaire avant de concevoir un enfant. Sans cela, on prend le risque d’engendrer des vies marquées par la douleur, la précarité, et des soins très coûteux», prévient le Dr Fabrice Ovily, médecin généraliste à l’hôpital régional de N’tchengue.

Le médecin se veut néanmoins. «Bien que la situation soit préoccupante, nous disposons des moyens nécessaires pour accompagner ces enfants. Mais il faut renforcer le dépistage, la prise en charge, et surtout l’information», a-t-il déclaré. Pour lui, la mobilisation de la société civile, à l’image de celle initiée par Sourire d’enfants, est cruciale pour faire bouger les lignes et rappeler que l’État a un rôle clé à jouer. Ces assises visent à informer le public sur les causes, les symptômes et les complications de la drépanocytose, et à souligner l’importance d’un suivi médical rigoureux. Dans une région fortement touchée, elles constituent une étape importante pour briser les tabous, éveiller les consciences et impulser une véritable dynamique de santé publique.

 
GR
 

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