Lutte contre le changement climatique : la Chine va fournir le Gabon en matériel

Signé l’an dernier à Beijing, l’accord permettant au Gabon de bénéficier de l’appui matériel de la Chine dans sa politique de lutte contre le changement climatique a été soumis au Parlement pour examen avant sa probable ratification cette année. Le gouvernement souhaite disposer d’un instrument juridique permettant au pays, leader régional sur cette question, de renforcer ses capacités dans la préservation de l’environnement.

Le ministre des Affaires étrangères, Régis Onanga Ndiaye, et son homologue chinois, Wang Yi, le 13 juillet 2024, à Beijing. © Xinhua
Le gouvernement a récemment soumis à l’examen du Parlement un projet de loi autorisant l’État gabonais à ratifier l’Accord de mise en œuvre pour la fourniture de matériel par la Chine. Inscrit dans le cadre de la coopération sud-sud, «cet accord constitue un instrument juridique de lutte contre le changement climatique et permettra à notre pays de renforcer ses capacités dans la préservation de l’environnement ainsi que dans l’acquisition de techniques modernes en matière environnementale», explique le communiqué du Conseil des ministres du 8 septembre 2025.
Cet accord signé le 5 septembre 2024 à Beijing, en marge du sommet Chine-Afrique tenu du 4 au 6 septembre 2024, rappelle-t-on au ministère des Affaires étrangères, fait partie d’un ensemble de partenariats stratégiques d’une valeur globale de quatre milliards de dollars, négociés entre les deux pays. Le volet environnemental, au cœur des préoccupations gabonaises, prévoit notamment la fourniture d’équipements modernes, le transfert de technologies vertes et l’appui à la mise en œuvre du Plan climat national.
Un cadre juridique renforcé
Élaboré conformément aux articles 162 et 163 de la Constitution gabonaise, le projet de loi autorisant la ratification de cet accord vise à donner une assise juridique à une coopération déjà dynamique. Il s’agit d’un instrument qui permettra au Gabon de bénéficier de l’expertise chinoise en matière de gestion durable des ressources naturelles, de reforestation, de surveillance environnementale et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. «Ce partenariat avec la Chine nous permettra de franchir un cap dans la mise en œuvre de notre politique climatique. Il ne s’agit pas seulement de matériel, mais d’un véritable transfert de savoir-faire», défend un collaborateur du ministre des Eaux, Forêts, de la Mer et de l’Environnement, chargé du Plan climat. Il félicite «une coopération sud-sud exemplaire».
L’accord s’inscrit, en effet, dans une logique de solidarité entre pays du Sud, où les enjeux climatiques sont souvent exacerbés par des vulnérabilités structurelles. En ce sens, il illustre une volonté commune de bâtir des solutions adaptées aux réalités locales, tout en bénéficiant de l’expérience d’un partenaire industriel majeur.
La Chine, qui a multiplié les partenariats environnementaux en Afrique, semble voir dans le Gabon un allié stratégique, notamment en raison de son engagement en faveur de la préservation de la biodiversité et de ses vastes étendues forestières. Le jumelage du Parc national de la Lopé avec le Parc Wuyishan en Chine, signé dans le même cadre, témoigne de cette convergence d’intérêts.
Alors que le projet de loi sera prochainement soumis au vote du Parlement, le Gabon confirme ainsi sa position de leader régional dans la lutte contre le changement climatique, tout en consolidant ses relations bilatérales avec la Chine.

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