À l’initiative du Directeur général de la Marine marchande, Jean-Cruz Lessagui, plusieurs anciens dirigeants de l’administration maritime se sont réunis, le 8 août 2025, autour d’une «table des directeurs généraux». Objectif : intégrer l’expertise et la sagesse des aînés dans la définition d’un plan stratégique aligné sur les ambitions nationales de souveraineté maritime et économique. Au cœur des échanges : l’importance stratégique du secteur, les réformes institutionnelles attendues et le rôle central de la formation.

Les anciens Directeurs de la Marine marchande autour du Directeur général, Jean-Cruz Lessagui. © GabonReview

 

Sous le signe du partage d’expériences et de la transmission, la rencontre du 8 août 2025 a réuni autour de Jean-Cruz Lessagui, Directeur général de la Marine marchande, plusieurs de ses prédécesseurs. Conviés à une «table des directeurs généraux », ces anciens responsables sont venus livrer un regard croisé sur le passé, le présent et l’avenir de l’administration maritime gabonaise. Entre constats lucides, souvenirs de gestion et propositions concrètes, ils ont esquissé les contours d’une vision stratégique à long terme, visant à faire de la Marine marchande un véritable pilier de la souveraineté maritime et économique du pays.

Pour l’ancien Claude Abdon Tchibinda, ancien Directeur général, la Marine marchande occupe une place déterminante dans l’économie nationale. «Plus de 90 % des échanges commerciaux transitent par la mer», a-t-il rappelé, soulignant les 900 kilomètres de littoral gabonais et ses richesses, «non seulement au large de Port-Gentil, mais également en pleine mer». Il a insisté sur l’importance d’une vision patriotique : «Les hommes passent, l’administration reste. Toute personne animée d’un esprit patriotique devrait accompagner les nouvelles autorités

S’il salue l’initiative, Claude Abdon Tchibinda a mis en avant un enjeu majeur : la clarification des compétences. « Il y a trop de conflits entre la Marine marchande, l’Office des ports et rails, le Conseil gabonais des chargeurs et d’autres structures. Chacun devrait désormais s’approprier ses prérogatives». Pourn lui, seule une concertation inter-administrations marine nationale, police nautique, direction des pêches, douanes permettrait une gestion efficace du plan d’eau.

Capitaliser sur l’expérience passée

Ancien DG lui aussi, Martin Ndong Ntoutoume a qualifié l’initiative de «louable». Car, elle permet un retour d’expérience sans complaisance. «Chacun de nous, au cours de son magistère, a eu une feuille de route. Certaines actions ont abouti, d’autres non, mais c’est la vie d’une administration». Pour lui, la Marine marchande est «l’interface entre le Gabon et l’extérieur», un acteur fondamental du développement économique.

Martin Ndong Ntoutoume a salué la présentation d’un plan axé sur les opportunités du secteur, auquel chaque ancien DG est invité à contribuer. Ce document, a-t-il précisé, sera soumis au ministre d’État chargé de la Marine marchande.

Former pour mieux gouverner la mer

Pour Clotilde Ngningone Nguema, autre figure de l’administration maritime, «c’est l’homme qui est au centre de tout». Elle a rappelé que le développement maritime repose sur la compétence des femmes et des hommes qui y travaillent. «On peut tout, mais si on n’est pas formé, on ne peut rien faire».

Elle a regretté l’absence de formateurs gabonais dans la grande école de Marine marchande de Côte d’Ivoire, malgré la présence du Gabon à la tête de son conseil d’administration. «Ce n’est pas normal», a-t-elle martelé, appelant à une meilleure valorisation des compétences nationales et à la relance des activités maritimes sur le territoire.

Une vision collective pour 2035

À travers ces témoignages, l’initiative du 8 août marque une étape inédite : le transfert de connaissances entre générations pour bâtir une vision Marine marchande 2035 ambitieuse et réaliste. Entre réformes structurelles, relance des infrastructures et formation renforcée, les participants ont rappelé qu’« un pays côtier comme le Gabon doit être maître de ses eaux ».

« Le Gabon ne se construit pas seul. Il se construit avec les autres, avec l’expérience », a conclu Clotilde Ngningone Nguema, dans un écho unanime aux propos des autres anciens dirigeants.

 
GR
 

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