Exfiltré du Gabon après le coup d’État du 30 août 2023, Ali Bongo a retrouvé son épouse Sylvia et son fils Noureddin à Londres, dans le très sélect quartier de Mayfair. Loin des regards, l’ancienne famille présidentielle œuvre à réconcilier les figures dissidentes du clan Bongo, renouant discrètement les fils d’une influence éclatée. Africa Intelligence lève un coin du voile sur ces manœuvres feutrées et familiales, au parfum de stratégie.

Dans le confort londonien, les Bongo ne se reposent pas : ils se réorganisent. © GabonReview

 

Depuis son exfiltration discrète du Gabon, l’ancien président Ali Bongo Ondimba s’est installé avec son épouse Sylvia dans leur résidence cossue de Mayfair, à Londres. Un lieu de confort et de discrétion qui abrite désormais bien plus qu’une villégiature post-pouvoir. Derrière les murs feutrés de ce quartier huppé, se rejoue, en silence, la recomposition d’un clan longtemps fracturé.

Son fils Noureddin Bongo, après un bref passage par Paris, a lui aussi rejoint Londres pour retrouver son épouse, Léa Bongo, installée outre-Manche depuis plus d’un an. Tous trois avaient transité par Luanda le 16 mai, après l’intervention appuyée du président angolais João Lourenço, ayant exhorté Oligui Nguema à les libérer.

Diplomatie familiale et recomposition d’un clan

Comme le rappelle Africa Intelligence, Ali Bongo «apprécie particulièrement la capitale britannique» où il peut savourer sa passion pour la Premier League et son club fétiche, Arsenal. Mais l’intérêt de ce retour à Londres ne se limite pas aux plaisirs du ballon rond : c’est aussi là que se reconstruisent les dynamiques familiales et stratégiques du clan Bongo, mis à mal par le putsch du 30 août 2023.

Ce que ne disait pas GabonReview dans un précédent article sur le retour en Grande Bretagne de la petite famille d’Ali Bongo, c’est que cette réinstallation londonienne s’accompagne de tractations discrètes pour ressouder les anciennes lignes de faille du clan. Africa Intelligence rapporte ainsi que Noureddin Bongo, lors de son escale à Paris le 22 mai, a rencontré sa tante Pascaline Bongo et son oncle Omar Denis Junior Bongo, lui-même en mission officielle avec son grand-père, le président congolais Denis Sassou Nguesso qui y a séjourné du 22 au 26 mai 2025.

Plus stratégique encore :  Africa Intelligence pense que Noureddin pourrait être réconcilié avec Frédéric Bongo, ex-patron ‘redouté’ des services spéciaux gabonais, aujourd’hui en exil en France et remplacé autrefois… par Brice Clotaire Oligui Nguema. Un projet de rapprochement piloté, en toute discrétion, par Omar Denis Junior.

Mayfair, théâtre d’un repositionnement feutré

Sous des allures de retrait doré, cette nouvelle vie londonienne cache mal une volonté de repositionnement. Les figures du clan Omar Bongo, longtemps éloignées de Noureddin et Sylvia, semblent désormais prêtes à reconstituer un front familial. L’opération Mayfair pourrait donc ne pas être qu’un simple repli, mais le prélude d’un retour symbolique dans l’arène politique, à défaut de pouvoir direct.

En filigrane, le message est clair : si Oligui règne aujourd’hui au Bord de mer, les Bongo, eux, n’ont pas abdiqué leur réseau. La partie ne se joue plus dans le quartier Librevillois de La Sablière, mais dans les salons feutrés de Londres, Paris et Brazzaville.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Oligui doit se rattraper ou il regrettera d’avoir été gable fasse a la pression de Lorenzo. Une famille comme celle des Bongo ne peut changer sa nature.

  2. Evariste dit :

    Dites moi, s’ils ne sont plus malades, ils doivent revenir non ?
    La raison de santé est finie ?

  3. messowomekewo dit :

    Ces gens sont à surveiller de près, ils ne peuvent pas vivre sans le pouvoir…du Gabon.
    Quoi qu’on en dise M.OLIGUI a eu tord de les libérer, sous de fallacieux prétextes. Le Gabon tout entier pourrait avoir à le regretter. Il ne faut pas blaguer avec le pouvoir, quand on le détient ,il y a malheureusement des choses qu’il faut pouvoir faire, sinon on reste sur le banc et non sur le fauteuil. Quel gabonais peut avoir oublié la férocité du régime des bongo, au point de penser que le 30 aout a changé leur nature!!!Il est de notoire que M.OLIGUI a des liens familiaux avec les Bongo, ce n’est pas le cas de l’écrasante majorité de gabonais qui aspirent à vivre dans un pays libre, paisible et prospère, donc si la complaisance continue, il y a lieu de reconsidérer notre aprroche…

  4. ELIWA dit :

    Grave erreur stratégique de notre cher et néophyte président, qui n’a pas supporté les pressions familiales et extérieures.
    C’est maintenant ici, qu’il pourra dire qu’il a pris le pouvoir au péril de sa vie.
    Wait and see !

Poster un commentaire