Face à la recrudescence préoccupante des violences sexuelles et familiales dont sont victimes les enfants, l’Association Arc-en-Ciel intensifie sa campagne de sensibilisation. Ce lundi 7 juillet 2025, lors d’une rencontre au siège de Gabon Review, sa directrice, Mélisa Obono Obiang, a souligné l’importance d’un partenariat étroit avec les médias pour éduquer la population et protéger les plus vulnérables.

L’équipe de l’Association Arc-en-Ciel et les journalistes de Gabon Review, le 7 juillet 2025. © GabonReview

 

Dans le cadre de ses missions de protection de l’enfance, l’Association Arc-en-Ciel a lancé une campagne de sensibilisation sur les violences sexuelles et familiales faites aux enfants, et sur l’importance de la responsabilité parentale. Ce lundi 7 juillet 2025, une équipe de l’association, conduite par sa directrice, Mélisa Obono Obiang, a rencontré les journalistes de Gabon Review.

Cette visite avait pour but de mobiliser les professionnels des médias autour d’un sujet encore trop souvent négligé. « Nous vous sensibilisons parce que c’est vous qui éduquez la population. C’est-à-dire, nous, on peut par exemple faire la sensibilisation dans la rue. Ce n’est pas vraiment le même impact que quand c’est un média qui sensibilise ou qui en parle. On vous sensibilise, vous, et puis, ça peut être des thématiques que vous pouvez traiter », a expliqué Mélisa Obono Obiang. Selon elle, la société commence à peine à prendre conscience de l’ampleur des violences subies par les enfants : « C’est maintenant que, récemment, là, on commence à prendre au sérieux les violences sexuelles faites aux enfants ».

Un outil pédagogique au cœur de la campagne : «L’histoire d’Ayito»

© GabonReview

Pour illustrer cette réalité, l’équipe s’est appuyée sur un support pédagogique intitulé « L’histoire d’Ayito », qui retrace le calvaire d’une fillette de 13 ans, victime d’abus sexuels de la part de son oncle. Ce récit poignant sert d’outil essentiel dans la lutte contre l’indifférence. « C’est justement parce qu’il y a beaucoup, par exemple, des parents qui doutent encore, et il y a beaucoup de parents aussi qui n’ont pas, on va dire, une réaction de complicité avec les enfants. Quand l’enfant vient se dénoncer, le parent a souvent du mal à croire », a-t-elle souligné, rappelant que « les violences sexuelles, elles sont bien réelles. Donc, on peut les retrouver chez les filles, mais aussi chez les garçons».

L’association collabore étroitement avec des institutions publiques telles que le ministère de la Justice, le ministère des Affaires sociales, la Direction générale des recherches et divers commissariats. Ces partenaires orientent régulièrement des enfants en détresse vers les structures de l’association. «Quand les enfants arrivent, nous amenons l’enfant auprès du service social, qui s’enquiert de la situation, qui remplit tout à part grâce. Et par la suite, nous amenons l’enfant chez l’infirmière, parce que nous ne pouvons pas accueillir l’enfant si nous ne connaissons pas son état de santé. Nous faisons tous les examens possibles. Et après cela, nous amenons maintenant l’enfant chez le psychologue par rapport à ce qui a amené l’enfant, et après, il y a un suivi», a-t-elle précisé. La plupart des enfants accueillis proviennent de familles monoparentales ou recomposées, souvent confrontées à des situations de grande précarité.

Vers une sensibilisation plus large

La rencontre, riche en échanges, a également permis aux journalistes de proposer des initiatives pour amplifier le message. Parmi ces suggestions, l’idée de produire une vidéo basée sur «L’histoire d’Ayito» a été évoquée afin de toucher un public encore plus large.

L’association dispose de deux centres d’accueil : Espoir pour les garçons et Arc-en-Ciel pour les filles. Ces structures prennent en charge des enfants victimes de violences, vivant dans la rue, en conflit avec la loi ou touchés par la traite. L’accompagnement s’articule autour de la sensibilisation, de l’accueil, du suivi médical et psychologique, ainsi que de la réinsertion. « Le but est de protéger les enfants », conclut Mélisa Obono Obiang.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire