En réaction à la déclaration du ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la lutte contre la vie chère Henri-Claude Oyima sur TV5 Afrique, dénonçant l’inefficacité des anciens programmes du FMI, le Coordonnateur des programmes IDRC Africa, Hervais Omva appelle à une remise en question plus large des partenariats avec certains bailleurs internationaux, notamment le PNUD et la FAO. Dans une publication sur les réseaux sociaux, il plaide pour une réforme en profondeur de l’approche gabonaise du développement, mettant en cause l’impact réel des aides extérieures sur la vie des citoyens.

Selon Hervais Omva, il devient urgent de procéder à une réévaluation et analyse profonde des investissements mobilisés au Gabon par certains bailleurs de fonds. © D.R.

 

La sortie jugée remarquable du ministre d’État, Henri-Claude Oyima, sur le plateau de TV5 Afrique, par certains observateurs de la vie politique et économique du Gabon, semble raviver une réflexion de fond sur l’efficacité de l’aide au développement au Gabon. Dans un texte sans détour publié sur ses plateformes sociales, l’ingénieur agronome Hervais Omva salue la lucidité du ministre tout en élargissant le champ des critiques à d’autres partenaires multilatéraux comme le PNUD et la FAO. «Le gouvernement souhaite rompre avec les anciens programmes du FMI qui n’ont pas produit les résultats escomptés », affirmait Henri-Claude Oyima.

Des aides sans impacts visibles

« C’est la même réflexion que nous vous invitons à faire avec le PNUD et la FAO sinon vous paierez les conséquences dans le panier du Gabonais », avertit Hervais Omva. À ses yeux, il devient urgent de procéder à une réévaluation et analyse profonde des investissements mobilisés au Gabon par certains bailleurs de fonds. Car si les financements sont régulièrement annoncés, leur matérialisation sur le terrain laisse, selon lui, à désirer.

L’ingénieur agronome et sociologue du développement remet en cause les modalités de gestion de ces ressources : « Nous devons nécessairement revoir les modalités de gestion qui n’ont pas permis au Gabon d’atteindre les objectifs. » En ligne de mire, l’absence de résultats tangibles et concrets, notamment dans le domaine agricole : « Mais où sont les plantations ? Où sont les fermes ? », interroge-t-il, dénonçant une préférence apparente pour les séminaires, les ateliers et les missions au détriment d’actions durables.

Hervais Omva va plus loin en mettant en lumière une problématique lourde : la dépendance du Gabon aux importations alimentaires. Il rappelle que « la nourriture que nous importons est achetée en dollars et en euros… Et que cette situation pèse lourdement sur nos finances et l’impact, nous le subissons dans nos assiettes au quotidien. »

Ce constat rejoint celui du ministre Oyima, qui milite pour une souveraineté économique réelle et une meilleure valorisation de la monnaie nationale : « Je soutiens à 100% la méthode du ministre Henri-Claude Oyima qui est lucide et réaliste. Il connaît la symbolique et le rôle de la monnaie contrairement à d’autres qui ne la connaissent que pour effectuer les dépenses. » Une déclaration à la fois critique et pédagogique, qui soulève la nécessité d’un changement de paradigme économique.

Rompre avec les vieilles méthodes

L’appel d’Hervais Omva s’inscrit dans une volonté plus large de réforme institutionnelle et économique. Pour lui, « la nouvelle République dont on parle, c’est d’abord la remise en question des vieilles méthodes, sinon demain sera pire qu’hier. » Il alerte sur le risque de répétition des erreurs du passé si les pratiques de gestion et de gouvernance ne sont pas drastiquement corrigées.

À travers ce plaidoyer, c’est tout un modèle de partenariat qu’il faut repenser. Un modèle qui ne soit plus centré sur les logiques de dépenses bureaucratiques mais sur des résultats concrets pour les populations, notamment dans le secteur stratégique de l’agriculture. Car en fin de compte, c’est le citoyen ordinaire qui paie l’inefficacité des politiques publiques.

 
GR
 

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