Pathologies intimes : un sujet longtemps tabou enfin débattu à Libreville

Au Centre gabonais de l’innovation, un atelier inédit s’est tenu le 22 août 2025 autour des pathologies intimes, notamment l’endométriose. Une rencontre qui a permis de libérer la parole, d’informer les travailleurs et d’appeler à une meilleure prise en compte de ces maladies dans les politiques de santé au travail.

Un atelier pour libérer la parole sur les pathologies intimes, le 22 août 2025. © D.R.
À Libreville, le Centre gabonais de l’innovation a accueilli le 22 août 2025 un atelier consacré aux pathologies intimes en milieu professionnel. Placée sous le thème «Briser les tabous en santé intime et passer à l’action», la rencontre a rassemblé spécialistes, travailleurs et victimes afin de sensibiliser sur des maladies souvent méconnues, mais pourtant lourdes de conséquences.
Parmi elles, l’endométriose a occupé une place centrale. Cette maladie gynécologique inflammatoire chronique, qui touche une femme sur dix en âge de procréer, reste largement ignorée au Gabon. Faute de statistiques et de recherche locale, de nombreuses patientes demeurent insuffisamment prises en charge. Un témoignage poignant d’une victime a illustré la gravité du sujet : «Je suis en arrêt maladie parce que j’ai subi une lourde intervention récemment. Chaque mois, c’est difficile, parce que l’endométriose a touché ma vessie», a-t-elle confié.

Quelques moments forts de l’atelier. © D.R.
Pour les organisateurs, l’initiative vise à mettre en lumière un enjeu de santé publique encore trop souvent minimisé. «L’objectif à terme, c’est d’attirer l’attention des pouvoirs publics. Nous sommes dans un pays qui prône la natalité, mais il est aberrant qu’une frange de la population en âge de procréer souffre dans le silence, sans statistiques ni politique adaptée», a déploré Annine Mezui, présidente du comité d’organisation.
Entre conseils pratiques, bonnes habitudes d’hygiène et plaidoyer pour une meilleure adaptation de l’environnement professionnel, cet atelier a ouvert une brèche dans un débat longtemps resté tabou. Tous s’accordent : mieux vaut prévenir que guérir, et ce type d’initiative doit être pérennisé pour concilier santé intime et vie professionnelle.

0 commentaire
Soyez le premier à commenter.