Patriotisme économique : 200 000 FCFA par citoyen pour financer le développement

Face à une dette nationale croissante et à la dépendance structurelle aux financements étrangers, Gérard Ella Nguéma Mitoghe propose un projet inédit au Gabon : la création d’un Fonds citoyen d’investissement pour le développement (FCID). Un mécanisme visant à mobiliser l’épargne nationale, responsabiliser les citoyens et financer des projets structurants, dans un esprit de solidarité, de transparence et de patriotisme économique. Un tournant possible vers un développement endogène et participatif.

Gérard Ella Nguéma Mitoghe propose un projet inédit au Gabon : la création d’un Fonds citoyen d’investissement pour le développement (FCID). © GabonReview
Dans une déclaration marquée par un ton grave affichant une lucidité engagée, Gérard Ella Nguéma Mitoghe a lancé, le 28 juin 2025, un appel à la responsabilité individuelle et collective des Gabonais, les invitant à sortir d’une logique attentiste envers l’État pour devenir eux-mêmes des acteurs du développement national. «La principale question que chacun de nous se pose, c’est : qu’est-ce que le Gabon doit faire pour moi. Moi, je voudrais qu’on inverse cette question : qu’est-ce que nous pouvons faire pour notre pays, qu’est-ce que nous pouvons faire pour nous-mêmes», a-t-il martelé.

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Cette exhortation intervient dans un contexte économique préoccupant : une dette publique estimée à 76 % du PIB, avec une projection alarmante de 84 % d’ici 2028. Pour le député de la Transition, la situation appelle à un véritable sursaut patriotique, basé sur une économie solidaire et souveraine.
Un outil inédit : le Fonds citoyen d’investissement pour le développement
Concrètement, Gérard Ella Nguéma Mitoghe propose la mise en place d’un organisme de placement collectif, alimenté par les contributions volontaires des citoyens. L’idée est simple mais puissante : chaque Gabonais, selon ses moyens, contribuerait à hauteur d’un montant annuel (par exemple 200 000 FCFA), permettant à l’État de disposer d’un levier financier national, sans dépendre des bailleurs internationaux.
« Imaginons que nous soyons 100 000 Gabonais à donner 200 000 francs CFA par an, cela fait 20 milliards. Ces 20 milliards, mis en dépôt à terme (DAT), peuvent permettre à l’État de contracter un emprunt plus important et financer des projets structurants comme Cocobeach ou une usine de vitrerie à Onga», explique-t-il. L’objectif est clair : créer une dynamique économique interne capable de soutenir des chantiers d’envergure tout en assurant un retour sur investissement pour les cotisants, devenus actionnaires à part entière.
Pour garantir la confiance, Gérard Ella Nguéma Mitoghe insiste sur la mise en place d’un cadre juridique rigoureux autour du fonds. « Ce ne sera pas un fonds de l’engagement flou. Il y aura un compte bancaire dédié, un conseil d’administration, des statuts, des huissiers, une Assemblée Générale constitutive fixée au 12 du mois de juillet», précise-t-il. Cette structure de gouvernance aura pour missions de sécuriser les contributions, garantir la transparence des investissements, et rassurer les épargnants potentiels.
Citoyenneté économique et inclusion sociale
L’ambition du projet dépasse la simple logique de financement. Il s’agit, pour son initiateur, de redéfinir la citoyenneté. «La citoyenneté, ce n’est pas seulement aller voter. C’est aussi participer à la vie économique, améliorer le quotidien de l’autre. Même ma mère au village peut donner 10 000 francs et avoir son retour sur investissement», insiste Gérard Ella Nguéma Mitoghe, soucieux d’une approche inclusive.
Le Fonds citoyen d’investissement entend ainsi mobiliser toutes les couches sociales : cadres, commerçants, fonctionnaires, retraités, jeunes entrepreneurs… chacun pouvant contribuer selon ses capacités, avec une juste part dans les résultats.
Au cœur de l’initiative, une interpellation directe est adressée aux dirigeants et hauts responsables : «Pourquoi le président, les ministres, les cadres du Trésor ne cotiseraient-ils pas 200 000 francs CFA par an ?», questionne-t-il, avant de poursuivre : «Ce que nous dépensons parfois en une soirée pourrait servir à bâtir notre avenir commun».
Dans cette logique, Gérard Ella Nguéma Mitoghe propose que le fonds soit mis à la disposition du chef de l’État, pour des investissements ciblés et suivis. «Nous devons l’aider à développer le pays, à créer de l’emploi. Ce n’est pas au Congrès que se construit le Gabon, c’est dans l’économie», estime-t-il.
Vers un modèle de développement endogène
Les perspectives ouvertes par ce fonds sont ambitieuses : construction de logements sociaux, création d’usines de transformation locale, valorisation des ressources naturelles, relance d’industries agricoles, lutte contre l’exode rural… autant de projets qui pourraient voir le jour grâce à cette mobilisation inédite.
«Le Gabon ne se construira pas par des mots ou des critiques, mais par l’action concrète, la solidarité financière et un changement profond de mentalité», conclut Gérard Ella Nguéma Mitoghe.
À travers cet appel à l’action, il propose un nouveau contrat social et économique entre les citoyens et leur pays, plaçant la responsabilité individuelle au cœur de la reconstruction nationale. Si elle parvient à rallier un large soutien populaire et institutionnel, la création du Fonds citoyen d’investissement pour le développement pourrait marquer un tournant décisif dans la manière de concevoir le développement au Gabon : non plus comme un devoir de l’État seul, mais comme une œuvre collective, durable et solidaire, portée par les Gabonais eux-mêmes.

1 Commentaire
Voilà comment vos sectes vous rendent fous,quelle idée cynique, comme tu as des millions par mois avec ta famille, il ose parler ses NEPTIES, dans un pays où le chômage vous êtes incapables de trouver du travail digne aux jeunes, donc quand la banque mondiale parle de 34% les personnes vivent dans la pauvreté, pour toi la BM ment?La solution est simple, on vous laisse pendant 6mois sans vos gros gros salaires, ministres,sénateurs, députés, présidents des institutions, président de la république, les généraux. Pendant 6 mois le Gabon de l’argent pour payer sa dette cash,et financier les projets.
Les epargnes des gabonais à la poste cet argent est où?
Les Bongos avaient mis les fonds,FER 1 et 2,cet argent est où?