PDG Woleu-Ntem | Grand fracas, petites démissions et ambitions dégonflées : le théâtre des illusions

Dans une sortie aussi abrupte qu’hasardeuse, certains cadres du Parti Démocratique Gabonais (PDG) du Woleu-Ntem ont annoncé le 9 mai 2025 une démission collective censée faire date. Mais à peine l’encre de leur déclaration séchée, une contre-voix s’est élevée pour dénoncer une manœuvre solitaire, non concertée et manifestement intéressée. Cette cacophonie en interne met en exergue les fractures d’un parti qui peine à accorder ses violons à l’ombre d’un pouvoir en recomposition.

Les contre-voix des cadres démissionnaires du PDG dans le Woleu-Ntem. © GabonReview
Le théâtre politique gabonais ne cesse de surprendre. Le dernier acte en date ? Une prétendue démission collective de cadres du PDG dans le Woleu-Ntem, annoncée tambour battant le 9 mai devant un auditoire « non consistant », selon les mots du membre du Conseil national, Gervais Mba Ango. Une scène digne d’un vaudeville de mauvais goût, où les principaux protagonistes semblent avoir oublié de convoquer les autres acteurs de la pièce.
« Il n’y a pas eu concertation. On a été appelés et mis devant le fait accompli », fulmine le porte-parole des militants restés dans le giron du parti. Pour lui, cette initiative déconnectée de la base ne repose sur aucune légitimité. « Tous les cadres du Woleu-Ntem ne sont pas militants du PDG. Pourquoi parler en leur nom ? »
La réplique est cinglante. Elle vient dénoncer l’imposture d’une manœuvre qui, sous couvert de rassemblement, révèle surtout les ambitions personnelles de ceux qui, hier encore, chantaient les louanges du régime déchu. « Qui a trahi, trahira. Le serpent, malgré sa mue, reste serpent. Son venin ne change pas », glisse, amer, Gervais Mba Ango.
Un départ sans panache, donc, mais non sans calcul. Car derrière la sortie tonitruante, beaucoup voient une tentative de repositionnement politique, alors que le président Brice Clotaire Oligui Nguema, bénéficierait d’un large soutien populaire, y compris au sein du PDG. « 94,85% des électeurs l’ont voté. Les militants PDG ont reçu un mot d’ordre clair et l’ont suivi. Où est donc ce soi-disant manque de soutien ? », s’interroge-t-il.
La critique va plus loin. Ce simulacre de démission collective serait, selon lui, une insulte aux efforts de restructuration du parti, engagés récemment. « Le président a déclaré vouloir en faire un mouvement politique aligné sur les aspirations de la jeunesse. Et voilà que ceux censés l’encadrer sèment le trouble. »
L’ironie du sort, c’est que cette sortie censée redonner de la voix à une frange du PDG en mal de reconnaissance révèle surtout le vide de cohésion interne. Ni consultation, ni adhésion réelle des militants : juste un petit cercle en roue libre, en quête de visibilité. « Ce comportement est contraire aux valeurs d’inclusion que prône le chef de l’État », rappelle-t-on encore.
Et l’on pousse le raisonnement jusqu’à l’absurde : si chaque militant décidait de claquer la porte en groupe sans se concerter, où irait la démocratie gabonaise ? « On retomberait dans un recul démocratique que nous avons combattu depuis 1990 », prévient le porte-parole.
Son appel est solennel : les fils et filles du Woleu-Ntem sont invités à se ressaisir et à ne pas se laisser entraîner dans ce « mauvais rêve honteux ». Une chose est sûre : au PDG, on démissionne peut-être… mais pas sans prévenir.

1 Commentaire
IL semble que ces PDGISTES fideles et nostalgiques au PDG n’ont pour la plupart ni route, ni eau ni electricite dans leurs villages respectifs .
N’est ce pas leur fameux qui a mis le pays dans cet etat ? y compris leurs propres villages?
Ces partisants du PDG continuent a rever que ce parti ferait mieux apres 57 ans de regne sans partage et d’abrutissement.
Quelle honte de voir et d’entendre cela?
Ces PDGistes sont les propres ennemis de leurs contrees tel que Minvoul et ailleurs ou le Parti de Bongo (PDG ) a souvent negliger le Septentrion et sur surtout le Ntem et Haut-Ntem…
Bravo quand meme a ceux et celles qui ont demissionné car il n est jamais trop tard pour bien faire . Et il n’y a que des idiots qui ne changent pas dit-on!