Spécialisée dans la formulation de lubrifiants, la société Pizolub, dont l’État gabonais est actionnaire majoritaire, affirme se porter nettement mieux qu’auparavant. En Conseil d’administration, ce vendredi 27 juin, à Libreville, son directeur général, Hans Landry Ivala, a exprimé l’étonnement de l’entreprise face à des rumeurs persistantes de faillite et présenté les perspectives de redressement, soulignant que l’année 2025 devrait marquer le retour à une situation financière positive. Il compte notamment sur l’entrée de Gabon Oil Company (GOC) dans le capital, à hauteur de 71,20 % depuis le 18 avril 2025.

Hans Landry Ivala s’exprimant à l’issue du Conseil d’administration, le 27 juin 2025. © D.R.

 

Alors que des rumeurs évoquaient la faillite de la société Pizolub, la direction a formellement démenti. «Pizolub se porte beaucoup mieux qu’avant et nous avons un plan de restructuration qui a été entamé depuis la fin de l’année 2023 avec des effets positifs depuis 2024», a déclaré à l’issue d’un Conseil d’administration ce vendredi 27 juin, son directeur général, Hans Landry Ivala. Ce plan vise à recapitaliser la société, confrontée durant plusieurs années à d’importantes difficultés financières. Grâce à l’appui de Gabon Oil Company (GOC), 13 mois d’arriérés de salaire ont été réglés en 2024, redonnant confiance aux salariés. Depuis début 2025, l’entreprise se concentre également sur la régularisation des importations de lubrifiants.

Une problématique structurelle qui pénalise la production nationale. Pizolub entend désormais s’attaquer à un environnement concurrentiel déséquilibré, dû notamment à l’ouverture non encadrée du marché depuis plus de dix ans. Depuis 2013, a rappelé Hans Landry Ivala, le marché des importations a été complètement ouvert, fragilisant même les parts de marché des marqueteurs, historiquement principaux clients de Pizolub. Un travail de concertation avec ces marqueteurs a abouti à la signature, le 26 mars 2025, par le ministre du Pétrole, d’un arrêté encadrant les conditions d’importation, de commercialisation et de formulation des lubrifiants en République gabonaise.

Capitaux propres en voie de redressement

Instantané de la réunion. © D.R.

«Au sens de cet arrêté, Pizolub se verra redonner sa part prépondérante dans la formulation locale des lubrifiants», a souligné Hans Landry Ivala. Selon lui, les lubrifiants seront de nouveau produits localement, comme cela se faisait il y a une dizaine d’années, époque à laquelle Pizolub produisait plus de 6 000 tonnes par an. «Le 18 avril, la GOC est entrée dans le capital de Pizolub à hauteur de 71,20 %», a-t-il déclaré, confirmant l’engagement de l’État dans la relance de l’entreprise. «Cette année, avant le mois de septembre, nous revenons au positif. Nos capitaux propres vont revenir au positif. Ce qui n’a pas été le cas depuis plus de 6 ans», a-t-il soutenu.

À ces apports s’ajoute l’annulation de 12 milliards de dettes fiscales et douanières par l’État, ainsi que la conversion de créances publiques en capital, afin de consolider les finances de la société. «Avec tous ces efforts, sous le leadership du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, il va être difficile d’accepter qu’on dise que cette société se porte mal», a commenté Hans Landry Ivala. Pizolub ambitionne désormais de reconquérir le marché national, mais aussi de s’imposer dans l’espace CEEAC, où le Gabon abrite le seul site de formulation de lubrifiants homologué.

Ambition sous-régionale assumée, objectif certification et qualité

«Nous, pour être bénéfiques, il faut qu’on arrive autour de 10 000 tonnes avec un prêt pour pouvoir financer nos investissements. C’est un objectif qu’on atteint assez rapidement dans quelques années, puisqu’on peut produire jusqu’à 24 000 tonnes par an. Mais on vise les 100 000 tonnes», a expliqué le directeur général. Il précise qu’une banque de renom est prête à accompagner la société dès juillet 2025, avec un prêt destiné à financer cette montée en puissance industrielle.

Dans le cadre de son redressement, Pizolub engage une démarche qualité renforcée. Un audit à blanc est prévu en août pour permettre à l’entreprise de reprendre ses certifications ISO 9001 (qualité) et ISO 14001 (environnement), avec l’accompagnement de la Direction générale de l’environnement. «Donc, Pizolub se porte bien, les salariés sont contents, on a commencé à nous désendetter vis-à-vis de nos fournisseurs. Toute la trajectoire est bien», a insisté Hans Landry Ivala.

 
GR
 

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