Dans le cadre du programme One Forest Vision, une formation s’est tenue entre le CENAREST et l’Arboretum Raponda Walker pour initier chercheurs et passionnés à l’utilisation de Pl@ntNet, une application d’identification végétale par intelligence artificielle. Objectif : mieux connaître les plantes pour mieux protéger les écosystèmes tropicaux du Gabon, encore largement méconnus.

Utilisation de l’application Pl@ntNet sur une plante, le 27 mai 2025. © GabonReview

 

Du 26 au 30 mai 2025, dans le cadre de l’initiative One Forest Vision, une formation de terrain se tient entre le Centre national de recherche scientifique et technologique (CENAREST) et l’Arboretum Raponda Walker, au nord de Libreville. Cette session pratique porte sur l’usage de l’application Pl@ntNet, un outil innovant d’identification botanique basé sur l’intelligence artificielle.

Pendant cinq jours, chercheurs, doctorants, ONG et amateurs éclairés ont alterné entre sessions en salle et sorties en forêt. L’objectif : apprendre à identifier les espèces végétales locales à partir de simples photographies prises avec un smartphone. «Pl@ntNet vous permet d’identifier les arbres à travers une photo que vous prenez avec votre smartphone. Même hors connexion, l’application compare votre image à une base de données embarquée et propose des suggestions avec un pourcentage élevé de fiabilité», a expliqué le Pr Donald Midoko Iponga, directeur de l’Institut de recherche en écologie tropicale (IRET).

Le principe est simple : il suffit de photographier une feuille, une fleur ou un tronc. L’algorithme analyse ensuite l’image et propose les espèces les plus probables, classées par pertinence. Chaque observation peut ensuite être validée par un comité scientifique. «Cela ne remplace pas les botanistes. Mais cela aide à identifier les espèces, à sensibiliser et à faire progresser la connaissance. Derrière l’application, c’est un réseau qui va jusqu’à Amérique Latine. Il y a un comité avant que votre image ne soit publiée dans le réseau pl@ntNet. Il y a un comité d’identification qui valide le nom proposé», poursuit le directeur de l’IRET.

Pl@ntNet s’appuie sur l’IA

Quelques temps forts de la visite à l’Arboretum Raponda Walker. © GabonReview

Cette initiative est d’autant plus cruciale que de nombreuses espèces végétales du Gabon restent encore méconnues ou non documentées. «Il est très difficile de protéger ce qu’on ne connaît pas», rappelle un intervenant. C’est pourquoi cette formation vise aussi à renforcer la contribution des citoyens à la recherche. «Pl@ntNet est une application qui s’appuie sur l’intelligence artificielle pour faciliter l’identification et l’inventaire des espèces végétales à partir de photos. Le modèle doit être entraîné avec des images locales. Il est donc crucial que ceux qui connaissent les plantes sur le terrain partagent leurs observations», insiste Murielle Simo-Droissart, botaniste tropicale et animatrice du projet en Afrique centrale.

Pl@ntNet a été développée avec le soutien de plusieurs institutions françaises : le CIRAD, l’IRD, l’INRIA et la Fondation Agropolis. Cette première formation au Gabon a permis de tester l’application en conditions réelles, entre forêt dense et environnement scientifique.

L’activité s’inscrit dans le programme One Forest Vision, lancé après le One Forest Summit de 2023 à Libreville. Ce programme soutient la recherche, la formation et la conservation des forêts en Afrique centrale. Il mobilise scientifiques, institutions et citoyens autour d’une ambition commune : mieux connaître les écosystèmes tropicaux pour mieux les préserver.

Après des étapes au Congo et au Cameroun, l’initiative se déploie désormais au Gabon, avec l’objectif de créer un vaste mouvement de science participative. «Pl@ntNet est gratuit et nous faisons tout pour que ça le reste», assure Murielle Simo-Droissart, convaincue que l’implication des populations locales est essentielle pour répondre aux enjeux climatiques et écologiques actuels. One Forest Vision s’inscrit dans le cadre du Plan de Libreville, en réponse aux engagements internationaux de préservation de la biodiversité, comme ceux de l’Accord de Paris et de la COP15, qui visent à protéger 30 % de la nature mondiale d’ici 2030.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire