PNCD 2026–2030 : le Gabon vise 10 % de croissance pour rompre avec un modèle économique à bout de souffle

Lancé officiellement le 23 juillet 2025 par le ministre d’État en charge de l’Économie, Henri Claude Oyima, le Plan National de Croissance et de Développement 2026–2030 ambitionne de hisser la croissance du Gabon à 10 % d’ici les prochaines années. Un pari audacieux présenté comme la condition sine qua non d’une transformation structurelle, inclusive et durable de l’économie nationale.

Le Plan National de Croissance et de Développement 2026–2030 ambitionne de hisser la croissance du Gabon à 10 % d’ici les prochaines années. © GabonReview

Le ministre Henry Claude Oyima, à l’ouverture des travaux du PNCD. © D.R.
Le ton du ministre Henry Claude Oyima, à l’ouverture des travaux du PNCD, ne laisse place à aucune ambiguïté : « Une croissance de 2 ou 3 % ne suffit plus ». Pour le chef du département de l’Économie, l’objectif est désormais de sortir des sentiers battus en instaurant un cap clair, à savoir : une croissance économique minimale de 10 % à moyen terme. Cette orientation, loin d’être symbolique, repose sur une série d’arguments structurels : croissance démographique soutenue (2,7 % par an), inflation persistante (environ 3 %) et coût du crédit élevé, plombé par le taux directeur de la BEAC.
Derrière cette barre symbolique des 10 %, c’est toute une révision du paradigme économique qui est esquissée. Selon le ministre Oyima, la croissance doit redevenir « inclusive et maîtrisée », guidée par une gouvernance marquée par « la rigueur, la transparence, l’efficacité et l’obligation de résultats ». Une vision qui se veut à la fois volontariste et pragmatique : pour financer durablement les politiques sociales, créer de l’emploi et moderniser les infrastructures, le gouvernement n’a d’autre choix que de dynamiser la création de richesse.
Le PNCD s’inscrit ainsi comme le socle d’un changement de cap stratégique, avec pour piliers la diversification de l’économie, la réduction des inégalités, et le renforcement de la résilience face aux chocs extérieurs. Ce plan entend également attaquer de front plusieurs verrous structurels : dépendance persistante aux matières premières, accès limité au financement, cherté des services logistiques et taux de chômage alarmant chez les jeunes.
Un plan à fort enjeu pour rompre avec le statu quo
La feuille de route du PNCD 2026–2030 appelle à une mobilisation générale. Car, prévient le ministre Oyima, sans une croissance robuste et maîtrisée, le Gabon restera prisonnier d’un « modèle économique essoufflé » qui perpétue l’exclusion et la vulnérabilité. En misant sur l’audace plutôt que sur la prudence, l’exécutif affirme vouloir « libérer le potentiel » du pays pour poser les bases d’une prospérité partagée.
Reste à savoir si cette vision ambitieuse trouvera, sur le terrain, les leviers politiques, budgétaires et institutionnels nécessaires à son exécution. Car l’atteinte d’une croissance à deux chiffres, si elle est possible, nécessitera plus qu’un plan : elle exigera un changement profond de méthode, de mentalité et de discipline dans l’action publique.

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