Port-Gentil : Bavure policière, accident ou crime délibéré sur un jeune Gabonais ?

La semaine dernière, dans la capitale économique du Gabon, Franzy Nguembi, un jeune compatriote père de quatre enfants, a été tué d’au moins un coup de fusil par un policier. Si les premiers éléments invoquent la légitime défense, les parents de la victime affirment qu’il s’agissait d’un crime délibéré de la part de l’agent qui s’apprêtait à être dénoncé par le grand frère de la victime pour ses magouilles supposées en dehors de ses heures de service.

Un jeune compatriote a récemment été abattu par un policier à Port-Gentil. © GabonReview
Vendredi 2 mai 2025, au quartier Chic à Port-Gentil, Franzy Nguembi a trouvé la mort après avoir été atteint par une balle de revolver. Accident, bavure ou geste délibéré de la part de l’agent de la police judiciaire auteur du coup de feu ? Dans la capitale économique du Gabon, les versions divergent fortement au sujet de la disparition du jeune compatriote. Les faits sont rapportés tout aussi différemment.
Les premiers témoignages recueillis penchent pour la légitime défense. Le policier, qui se serait rendu dans ce quartier du 2e arrondissement pour tenter d’interpeller le frère aîné de la victime à la suite d’une plainte déposée contre lui par un riverain, aurait été pris à partie par Franzy. Le jeune frère se serait opposé à l’intervention des agents, tout en se montrant menaçant. Si cette altercation est confirmée par les deux parties, la famille du disparu affirme néanmoins que c’était pour éviter à l’aîné de se faire tuer par le policier qu’il s’apprêtait à dénoncer pour des prétendues magouilles en dehors de ses heures de travail. Une version défendue par l’intéressé lui-même dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le week-end écoulé, et dans laquelle il prétend que son petit frère a reçu deux coups de feu. Des sources proches du dossier confient au contraire que si deux déflagrations ont été entendues, la première était un tir de sommation auquel le jeune homme n’aurait fait aucun cas.
Les mêmes sources défendent que la descente des policiers au domicile de l’aîné, qui jure qu’il a «changé de vie» depuis qu’il fait des petites bricoles rémunérées, était tout à fait justifiée, d’autant que celui-ci est bien connu de leurs services. Lui-même reconnaît avoir fait de la prison. Ces dernières années, il avait en effet été condamné pour des faits de détention de chanvre, vol aggravé et braquage. Il est libre à jour.
L’enquête a été confiée à l’Inspection générale des Forces de police nationale, une administration rattachée au cabinet du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. Ce qui, espère-t-on, permettra de faire toute la lumière sur ce malheureux événement qui met une fois de plus les forces de l’ordre sous les projecteurs.

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