Port-Gentil : Dialogue renforcé avec l’Onep pour résoudre les défis des employés du secteur pétrolier

Les employés du secteur pétrolier gabonais ont observé, depuis septembre 2023, une accalmie dans leurs revendications. Malgré cette posture pacifique, leurs préoccupations majeures restent non résolues, engendrant frustrations et attentes. Le 5 août, une importante rencontre s’est tenue, à Port-Gentil, entre les ministres du Pétrole et du Gaz et du ministre du Travail, du Plein Emploi et du Dialogue social, respectivement Sosthène Nguema Nguema et Patrick Barbera Isaac, et le bureau national de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep). Objectif : engager un dialogue constructif et envisager des solutions concrètes et durables pour l’avenir.

Les ministres du Pétrole et du Travail, Sosthène Nguema Nguema et Patrick Barbera Isaac échangeant avec le bureau national de l’Onep. © GabonReview
Lors de cette rencontre entre le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema, celui du Travail, Patrick Barbera Isaac, et l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), regroupant plus de 3800 membres, ils ont fait part de leurs inquiétudes, notamment sur les conditions de travail et la dignité bafouée des employés. Depuis plus de deux ans, ces travailleurs attendent des mesures tangibles pour améliorer leur situation, surtout dans un secteur clé pour l’économie nationale.
Rééquilibrer les salaires pour éviter la paupérisation des travailleurs
Sylvain Mayabi Binet, le secrétaire général de l’Onep, a de ce fait insisté sur le long silence gouvernemental malgré l’accompagnement volontaire du syndicat lors de la Transition. Selon lui, le dialogue avec les autorités tarde à donner des résultats, ce qui alimente une pression sociale croissante. «Depuis cette date, les travailleurs n’ont pas vu le bout du tunnel. Rien n’a avancé», a déclaré Mayabi Binet.
Le principal problème soulevé réside dans l’usage abusif de la sous-traitance, perçue comme une forme d’exploitation des travailleurs. Les sous-traitants, souvent complices des grandes entreprises pétrolières, échappent à leurs obligations sociales et salariales, créant ainsi des inégalités flagrantes. «Pas de respect de la grille de salaire et violation de la loi», a-t-il dénoncé, ajoutant que «la pression sociale est très haute».
Le Secrétaire général de l’Onep a dénoncé la violation de la loi 20, soulignant la nécessité de rééquilibrer les salaires pour éviter la paupérisation des travailleurs. Ce, d’autant plus que ce phénomène exacerbe le mécontentement, surtout que, près de 100 jours après l’investiture présidentielle, l’absence de visibilité sur les solutions nourrit un sentiment d’abandon chez les employés. «Les travailleurs sont excédés d’attendre en vain», a-t-il dit, précisant que «la réalité c’est que nous n’avons aucune visibilité sur la mise en œuvre de ces mesures». «Et nous, leaders syndicaux, nous sommes taxés de vendus, de corrompus», a fait savoir Sylvain Mayabi Binet.
En finir avec ces pratiques abusives

Quelques clichés de la rencontre, le 5 août 2025, à Port-gentil. © GabonReview
Pour lui, leur vœu est de parvenir à des solutions dans un cadre apaisé. Ce qui lui fait dire que «le dialogue peut être la solution, mais nous n’avons pas l’impression que nos problèmes intéressent les autorités».
Face à ces critiques, le ministre du Pétrole a clairement affiché sa volonté d’en finir avec ces pratiques abusives. Sosthène Nguema Nguema a annoncé sa ferme intention de régulariser le secteur de la sous-traitance en imposant, lors de la signature des contrats, des chartes et cahiers de charges aux prestataires, et en sanctionnant les sociétés complices. «Je n’admettrai plus qu’une société prenne un prestataire pour se cacher derrière la maltraitance des Gabonais», a déclaré le chef du département en charge du Pétrole.
Il envisage également de lancer des audits pour mieux comprendre les réalités de ce secteur et d’assurer une meilleure régulation. Cette prise de position marque une étape importante pour établir un cadre plus juste et respectueux des droits des employés. Pour le ministre, «ceux qui font ces pratiques sont des mercenaires», a-t-il indiqué, soulignant que «les sociétés pétrolières se font ainsi complices de violation de la loi».
Favoriser un dialogue apaisé, propice à la recherche de solutions
De son côté, le ministre du Travail, Patrick Barbera Isaac, a confirmé le soutien de son département, soulignant que les employés du pétrole méritent une attention particulière, malgré une situation économique qui leur est parfois favorable.
Dans ce contexte, son engagement conjoint avec le ministre du Pétrole traduit la volonté gouvernementale de favoriser un dialogue apaisé, propice à la recherche de solutions pérennes. Les deux ministres espèrent ainsi restaurer la confiance dans ce secteur clé et permettre au Gabon de poursuivre son développement dans le cadre de la 5e République.

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