Port-Gentil : la presse tient ses premières assises

Du 25 au 26 mars prochain à la mairie du 2e arrondissement de Port-Gentil, l’antenne Ogooué-Maritime de l’Union internationale de la presse francophone (UPF) organise la première édition des Assises de la presse portgentillaise. Objectif : évoquer l’avenir de la profession de journaliste dans cette commune durement frappée par la crise de l’industrie pétrolière depuis fin 2014 à laquelle s’est ajoutée la crise sanitaire liée au Covid-19.

Le carrefour Léon-Mba à Port-Gentil (image d’illustration). © Desirey Minkoh
«La presse portgentillaise, hier, aujourd’hui et demain.» Le thème est évocateur de la situation qui prévaut depuis quelques années dans la capitale économique du Gabon due dans un premier temps à la crise de l’industrie pétrolière mondiale survenue en fin 2014, et dans un second temps à la pandémie de coronavirus. Deux crises qui n’ont pas laissé les professionnels de la presse indemnes. Les rudes conditions de vie auxquelles sont désormais soumis plusieurs confrères ont porté un coup à la profession dans son ensemble.
«Ces assises, les premières du genre dans notre localité, ont pour objectif de lancer un appel adressé aux mécènes des différentes structures médiatiques locales. Certaines télévisions parmi lesquelles Canal Delta, l’une des plus anciennes, fonctionnaient bien et faisaient la fierté de la commune, mais permettait surtout d’offrir du travail à plusieurs jeunes de la localité. Seulement, depuis deux ans, ce média est fermé faute de moyens financiers et matériels. Une situation qui n’est pas sans conséquence pour la qualité du métier, bien que des télévisions telles que Top Bendjé et Média+ continuent de résister malgré les mauvaises conditions de travail et de la qualité des rémunérations qui ont poussé plusieurs collègues à quitter le métier», explique Christelle Ntsame Ekeghe.

L’affiche de l’évènement. © D.R.
Le journalisme pour survivre
La responsable de l’UPF Ogooué-Maritime regrette d’ailleurs que la situation actuelle de la presse à Port-Gentil ait contribué au fait qu’il ne reste désormais que très peu de professionnels du métier dans la commune. «Les quelques journalistes encore en activité sont correspondants d’un ou deux médias basés à Libreville voire hors du pays. La conséquence est simple : les Portgentillais n’ont plus la primeur de l’actualité se rapportant à leur localité. À Port-Gentil, c’est terrible de le dire, mais les quelques journalistes qui résistent le font désormais ce métier pour survivre, n’ayant trouvé aucune autre alternative».
Les 25 et 26 mars, c’est donc de l’avenir du journalisme et des journalistes dont il sera question lors des assises à la mairie du 2e arrondissement. Six ateliers sont au menu de cette rencontre, qui portent aussi bien sur l’histoire de la télévision et de la presse écrite dans la capitale économique du Gabon que sur la pratique et les valeurs du métier de journaliste.

0 commentaire
Soyez le premier à commenter.