Port-Gentil : le ministre de la Justice en mission pour une réforme responsable des juridictions

Le lundi 7 juillet, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Dr Séraphin Akuré-Davain, a effectué une visite de travail à Port-Gentil. Objectif : évaluer de manière concrète les conditions de vie et de travail dans les juridictions de la capitale économique et impulser une dynamique d’amélioration durable au sein de l’appareil judiciaire.

Séraphin Akuré-Davain lors de sa visite à Port-Gentil. © D.R.
Dans une démarche de terrain, le ministre a successivement rencontré les responsables des tribunaux de première instance, du parquet général, du parquet de la République, de la Cour d’appel judiciaire, de la Chambre provinciale des Comptes ainsi que du Tribunal administratif. Cette immersion a permis au patron de la Justice de dresser un diagnostic précis de l’état du patrimoine judiciaire local, des conditions professionnelles du personnel ainsi que des affectations des magistrats.
«Nous sommes ici pour faire un état des lieux rigoureux des conditions de travail du personnel. Il est essentiel pour nous d’améliorer ces conditions afin d’exiger un rendement optimal, conformément à la volonté ferme du chef de l’État», a déclaré le ministre, déterminé à inscrire son action dans la ligne directrice fixée par le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguéma. Parmi les doléances exprimées par les juridictions locales : la reprise urgente des audiences foraines, notamment les sessions criminelles, pour désengorger le système carcéral et rétablir la confiance des justiciables.
Un dialogue permanent pour une réforme en profondeur

Photo de famille. © D.R.
La livraison prochaine de toges d’audience, l’acquisition de véhicules de service, la sécurisation des palais de justice, l’équipement en matériel informatique ainsi que l’instauration d’un bon de transport spécial lié aux affectations. «Nous sommes convaincus que progressivement notre justice gagnera le respect de nos compatriotes et que chaque Gabonais pourra pleinement s’identifier aux décisions rendues», a assuré le ministre, insistant sur la volonté présidentielle de rompre avec les pratiques du passé. Au-delà des urgences matérielles, Akuré-Davain a réaffirmé la nécessité d’un dialogue constant avec tous les acteurs de la chaîne judiciaire, pour faire émerger une justice plus équitable et accessible.
Il a abordé la question du reversement des frais de justice perçus par les juridictions dans les caisses de l’État, mais surtout, il a exhorté ses interlocuteurs à prioriser le traitement des dossiers des détenus en situation d’urgence. Le ministre a également plaidé pour une approche novatrice, en appelant les juridictions à sortir des cadres classiques. Il encourage la mise en œuvre de solutions itinérantes, qui permettraient d’apporter la justice au plus près des populations.
«Les sessions criminelles se tiendront sur tout le territoire national, précisément dans les cinq provinces disposant de Cours d’appel, dès la semaine prochaine. Leur objectif est clair : combattre efficacement la surpopulation carcérale liée à un nombre élevé de détentions préventives. Nous voulons améliorer concrètement la situation de ces personnes qui restent trop longtemps sans être jugées», a-t-il conclu.

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