Face à la presse, le secrétaire général du Syndicat national de la Poste (Synaposte), Davy Mamboundou, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation des postiers privés de salaire depuis juin 2025. Le syndicaliste pointe une «crise de gouvernance» au sein de l’entreprise publique et lance un appel direct au président de la République pour «sauver la Poste SA de l’agonie dans laquelle elle est plongée».

La situation à la Poste SA atteint un niveau critique selon le secrétaire général du Synaposte. «Depuis juin 2025, les agents de la Poste SA, les postiers, n’ont plus perçu aucun salaire». © GabonReview

 

La situation à la Poste SA atteint un niveau critique selon le secrétaire général du Synaposte. «Depuis juin 2025, les agents de la Poste SA, les postiers, n’ont plus perçu aucun salaire», a déclaré Davy Mamboundou, ce 22 août 2025, lors de son point presse. Malgré cette situation, le syndicaliste salue la continuité du service : «ils continuent d’assurer le service public avec un dévouement exemplaire, souvent au détriment de leur propre dignité». Face à ce qu’il qualifie de «silence prolongé des autorités internes», le responsable syndical justifie sa prise de parole publique pour «alerter les plus hautes autorités de la République».

Davy Mamboundou pointe directement la responsabilité de la direction générale actuelle, qu’il accuse d’une «gestion erratique marquée par des décisions improvisées sans cap stratégique clair». Le syndicaliste dénonce également «un conflit permanent entre les deux directeurs généraux qui paralysent toute initiative constructive» et «une rupture profonde avec l’ensemble des corps intermédiaires dans un climat d’autoritarisme et de défiance». Cette situation engendrerait, selon lui, «une crise de gouvernance qui affaiblit durablement l’entreprise, détruit la cohésion interne et fait sombrer la Poste SA dans une instabilité chronique».

Le Secrétaire général du Synaposte dresse un tableau alarmant des conditions de travail, évoquant dépression, intimidation et sanctions disciplinaires disproportionnées ainsi qu’une absence totale de dialogue social constructif. Il souligne particulièrement l’impact social de cette crise : «Les postiers sans salaire depuis des mois font face à la rentrée scolaire 2025, sans ressources pour scolariser leurs enfants, se soigner ou même se nourrir dignement».

Un appel direct au président de la République

Qualifiant la Poste de «maillon vital de la cohésion territoriale et du service public», Davy Mamboundou met en garde contre les conséquences d’un effondrement de l’entreprise : «La laisser s’effondrer, c’est porter atteinte à la souveraineté logistique de l’État, à la dignité de plusieurs centaines de travailleurs gabonais». Dans ce contexte, il salue cependant l’attitude responsable et conciliante du ministre de la Communication et des Médias qui, dans ce contexte de tension, n’a jamais cessé de jouer un rôle de médiation dans le respect des principes républicains.

Le syndicaliste conclut par un appel direct au chef de l’État : «Nous nous tournons vers le Président de la République, garant du bon fonctionnement des institutions et du respect des droits des citoyens pour mettre fin au climat délétère imposé par la direction générale actuelle, sauver la Poste SA». Il réitère la disponibilité syndicale «pour un dialogue franc, loyal et responsable dans l’intérêt supérieur de la Poste SA et de la nation», marquant ainsi une volonté d’apaisement malgré la gravité de la situation dénoncée.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire