À moins de deux mois de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, le gouvernement gabonais vient de prendre un texte instaurant un contrôle médical obligatoire pour les candidats. Par l’Arrêté n°000403/MIS/MS du 18 février 2025, le ministère de l’Intérieur et celui de la Santé instituent un Collège médical chargé d’évaluer l’aptitude physique et mentale des prétendants à la plus haute fonction de l’État.

Le gouvernement gabonais vient de prendre un texte instaurant un contrôle médical obligatoire pour les candidats. © GabonReview

 

Pris en application de l’article 170 du nouveau Code électoral, cet arrêté fixe les règles du jeu en matière d’évaluation de la santé des candidats à la présidence de la République. Le Collège médical, composé de spécialistes en cardiologie, neurologie, psychiatrie, médecine interne, anesthésie-réanimation, médecine générale et chirurgie, est chargé de prescrire des examens et analyses médicaux aux postulants. À l’issue de ces examens, un certificat médical attestant de l’aptitude ou de l’inaptitude physique et mentale sera délivré.

La désignation des membres de ce Collège médical est confiée aux bureaux des deux chambres du Parlement, après consultation du Conseil national de l’ordre des médecins. Ces experts prêteront ensuite serment devant la Cour Constitutionnelle, ce qui confère à leur mission un caractère solennel et juridiquement encadré. «Diriger un pays exige une santé physique et mentale irréprochable. Cette mesure préventive vise à éviter des crises institutionnelles liées à l’incapacité d’un chef d’État», souligne un expert en droit constitutionnel.

Un processus strict encadré par le secret médical

Les examens médicaux auront lieu dans les Centres hospitaliers universitaires du pays. Chaque candidat sera informé du lieu et de la date de sa visite médicale au moins 48 heures à l’avance. Une fois les analyses effectuées, le Collège médical disposera de 48 heures pour rendre son verdict. Trois exemplaires du certificat médical seront établis, chacun signé par l’ensemble des membres du Collège.

Si la démarche se veut rigoureuse, le texte insiste sur la confidentialité des résultats, couverts par le secret médical. Un élément crucial pour prévenir toute instrumentalisation politique ou atteinte à la vie privée des candidats. Reste à savoir si elle sera appliquée avec impartialité et si elle ne deviendra pas un obstacle administratif dissuadant certains candidats.

 
GR
 

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