Alors que huit pays membres de l’OPEP+ ont décidé, le 5 juillet 2025, d’augmenter leur production de pétrole brut de 548 000 barils par jour à compter du mois d’août, le Gabon, pourtant membre de l’alliance, a choisi de ne pas se joindre à cette initiative. Une position singulière qui illustre une stratégie de production et de préservation différenciée, à contre-courant des grands producteurs du cartel.

Alors que huit pays membres de l’OPEP+ ont décidé, le 5 juillet 2025, d’augmenter leur production de pétrole brut de 548 000 barils par jour à compter du mois d’août, le Gabon a choisi de ne pas se joindre à cette initiative. © GabonReview

 

Réuni en session virtuelle le 5 juillet dernier, un groupe restreint de huit pays de l’OPEP+ — Arabie saoudite, Russie, Émirats arabes unis, Koweït, Irak, Kazakhstan, Oman et Algérie a convenu d’une hausse significative de la production pétrolière à hauteur de 548 000 barils supplémentaires par jour dès le mois d’août 2025. Objectif annoncé : capitaliser sur les perspectives économiques mondiales jugées stables et profiter d’un marché marqué par des stocks faibles.

Cette décision s’inscrit dans une dynamique d’assouplissement progressif entamée en avril, après des années de coupes volontaires visant à stabiliser les prix. Depuis lors, près de 1,92 million de barils par jour ont déjà été remis sur le marché, réduisant d’autant les engagements de réduction pris par le groupe.

Un choix de prudence et de souveraineté ?

Dans ce concert de relance, le Gabon fait figure d’exception. Membre à part entière de l’OPEP+, ce petit producteur d’Afrique centrale a fait le choix de ne pas soutenir l’augmentation décidée par ses partenaires. Selon certaines sources proches du dossier, Libreville entend conserver sa ligne de prudence en matière d’exploitation, dans un contexte où la rentabilité des ressources, la gestion durable des réserves nationales, et la stabilité macroéconomique priment sur la logique de conquête de parts de marché. Le Gabon préfère éviter une surexposition à la volatilité des prix, exacerbée ces derniers mois par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et les pressions exercées par certains partenaires occidentaux.

Dans cette perspective, le refus d’adhérer à l’augmentation de la production n’est pas un désaveu de l’alliance OPEP+, mais bien une affirmation d’une politique énergétique nationale plus alignée sur les intérêts internes du pays que sur les dynamiques conjoncturelles des grandes puissances pétrolières.

La prochaine réunion du groupe restreint de l’OPEP+ est prévue pour le 3 août. D’ici là, la position du Gabon pourrait susciter des interrogations au sein du cartel, voire encourager d’autres petits producteurs à défendre une voix alternative au sein de l’alliance. En attendant, le pays assume son rôle de partenaire constructif, mais prudent, dans une organisation souvent tiraillée entre intérêts économiques divergents et visions stratégiques contrastées.

 
GR
 

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