Protection des données : l’APDPVP poursuit ses contrôles à Libreville

En mission de terrain depuis mai, l’Autorité pour la protection des données personnelles et de la vie privée (APDPVP) poursuit ses opérations de contrôle à Libreville. Ce mercredi 30 juillet, plusieurs entreprises ont été passées au crible, avec un constat globalement négatif sur leur conformité.

Les agents de l’APDPVP à BâtiPlus, le 30 juillet 2025. © GabonReview
Dans le cadre de sa mission de veille sur le respect des droits numériques, l’Autorité pour la protection des données personnelles et de la vie privée (APDPVP) a poursuivi, ce mercredi 30 juillet 2025 à Libreville, une nouvelle série de contrôles ciblant plusieurs opérateurs économiques. Lancée en mai dernier, cette opération vise à vérifier la conformité des entreprises en matière de traitement des données personnelles.
Les entreprises concernées lors de cette descente étaient : BâtiPlus, Bricorama, Gabon Auto Bilan SGTC, Gabon Autosur, Matériaux réunis et Matériaux Valencia, toutes actives dans le secteur des matériaux ou du contrôle technique automobile. Objectif : s’assurer qu’elles respectent bien leurs obligations légales.
«C’est une obligation de bord légale de l’État. Tous ceux qui collectent les données font des déclarations de bonne foi. Et après, il faut que nous allions sur le terrain pour vérifier la conformité non seulement des informations, mais également des dispositifs, c’est-à-dire des logiciels qu’ils utilisent, de la vidéosurveillance. Nous allons sur place pour voir si c’est conforme à la réglementation en vigueur. Et depuis un moment, nous sommes sur le terrain», a expliqué Steeve Singault Ndinga, rapporteur de l’APDPVP et chef de la mission.
Une sensibilisation des opérateurs économiques sur le terrain

L’APDPVP sur le terrain et les caméras de surveillance utilisées sans autorisation. © GabonReview
Ces contrôles ont aussi une vocation pédagogique. «C’est aussi une manière de sensibiliser. Nous sensibilisons les opérateurs économiques. Ce sont des partenaires. Parce que lorsqu’ils utilisent, par exemple, la vidéosurveillance, il faudrait qu’ils soient munis de la norme d’utilisation. Vous enregistrez des images ? Oui. Qu’est-ce que vous pouvez en faire ? C’est un droit pour tout citoyen qui se fait enregistrer par une caméra quelconque, d’avoir accès aux images qui ont été enregistrées», a-t-il ajouté.
Le constat de ce mercredi est cependant préoccupant. «C’est par un goût mitigé. Dans le sens que, malheureusement, nous avons essayé de viser un peu les majors en matière de matériaux de construction, le bilan est négatif sur l’ensemble. Ils n’ont pas fait de déclaration. Soit, ils sont en retard, soit ils ont commencé des déclarations, mais ils ne les ont pas achevées. Ils ne sont pas détenteurs de récépissé des déclarations», a reconnu le chef de la mission. Il se montre tout de même optimiste : «La seule satisfaction, c’est qu’ils ont pris conscience du contrôle et ils ont décidé qu’avant ou qu’au lieu d’être sanctionnés, parce que les sanctions sont sévères, ils vont régulariser leur situation dans les plus brefs délais».
Depuis 2011, toute entreprise au Gabon traitant des données personnelles est tenue de les déclarer à l’APDPVP. Le non-respect de cette obligation peut entraîner des sanctions financières lourdes, notamment en cas d’atteinte aux droits fondamentaux. Cette opération s’inscrit dans une volonté affirmée de garantir l’effectivité des droits des citoyens, notamment le droit d’accès, de rectification, d’effacement ou encore d’opposition au traitement de leurs données.

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