Dans son discours à la Nation du 29 août 2025, le président Oligui Nguema a annoncé une hausse du budget militaire, alors même que les bourses d’études sont réduites. Alain-Claude Bilie-By-Nze n’a pas tardé à réagir avec des formules qui frappent comme des uppercuts, accusant le régime de vouloir bâtir le futur dans les casernes plutôt que dans les amphithéâtres.

«L’avenir s’écrit en kaki» : la formule de Bilie-By-Nze claque comme un verdict, accusant le pouvoir de troquer les bourses contre les bottes. © GabonReview

 

La déclaration présidentielle se voulait solennelle : «Nous allons moderniser notre outil de défense en augmentant le budget alloué aux forces de défense et de sécurité, afin de les doter d’équipements de dernière génération et de renforcer leur formation

Prononcée à la veille de la Fête de la Libération, elle devait illustrer la détermination du pouvoir à renforcer la souveraineté. Mais pour Bilie-By-Nze, ce choix résonne comme un contresens historique : une nation ne se construit pas à coups de bottes mais à coups de savoirs.

«L’avenir s’écrit en kaki» : un slogan ou un diagnostic ?

Le post, sur X, de l’ancien Premier ministre. © GabonReview (capture d’écran)

La première réplique de l’opposant a claqué comme un verdict : «L’avenir s’écrit en kaki.» La phrase, d’apparence lapidaire, est en réalité un diagnostic. Elle cristallise la crainte d’un pays qui remplace ses universités par ses casernes, ses bourses par des budgets militaires. Le kaki devient le symbole d’un futur verrouillé, où l’énergie de la jeunesse est sacrifiée au profit de la logique de contrôle. Derrière le mot, une équation brutale : moins d’étudiants aidés, plus de soldats équipés.

La seconde salve de l’ancien Premier ministre est encore plus tranchante : «Est-ce dans les casernes qu’on formera les ingénieurs pour transformer nos matières premières ?» La question est rhétorique, mais elle met en lumière une contradiction profonde. Le pouvoir promet la transformation locale du bois, du manganèse ou du pétrole. Or, ces ambitions exigent des compétences scientifiques et techniques de haut niveau. En réduisant les bourses, le régime scie la branche sur laquelle repose cette stratégie. On peut bâtir une armée, mais sans ingénieurs ni chercheurs, le pays restera dépendant de l’extérieur. La sécurité peut protéger un territoire ; elle ne transforme pas un minerai en acier ni une forêt en richesse durable.

La polémique ouverte par Bilie-By-Nze révèle un dilemme plus large : choisir entre protéger le présent et préparer l’avenir. «Oui, le Gabon doit se défendre, mais il ne se développera qu’en investissant dans ses cerveaux», note un internaute visiblement interloqué, avant d’ajouter : «La vraie souveraineté se gagne dans les amphithéâtres et les laboratoires, pas seulement dans les camps militaires». En dénonçant un futur «écrit en kaki», le leader d’Ensemble pour le Gabon (EPG) pointe une faille qui dépasse le jeu partisan : un pays peut survivre sans armée puissante, mais il ne prospère jamais sans école forte.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Aroma Mba dit :

    Et oui. Tout pour les militares. De quoi a peur le Président de la République avec ses 94 pour cent à la Soviética?

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