Racewood 2025 : l’Afrique centrale trace la voie d’une filière bois plus intégrée et durable

Réunis à Pointe-Noire les 1er et 2 juillet 2025, les principaux acteurs de la filière forêt-bois d’Afrique centrale ont affiché une volonté commune de renforcer la coopération régionale autour de la transformation locale, de la normalisation, de la formation et de la durabilité. L’adhésion du Gabon à l’ATIBT, les engagements politiques et les initiatives concrètes présentées marquent un tournant stratégique pour le secteur.

Les participants au Racewood 2025, le 2 juillet 2025 à Pointe-Noire. © ATIBT
Les 1er et 2 juillet 2025, la ville de Pointe-Noire (Congo) a accueilli Racewood 2025, rendez-vous régional majeur de la filière forêt-bois en Afrique centrale. Organisé par l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT), l’événement a mis en évidence les dynamiques de transformation locale, de normalisation, de formation et de durabilité dans le secteur.
La cérémonie d’ouverture, présidée par Rosalie Matondo, ministre congolaise de l’Économie forestière, a rassemblé de nombreuses figures politiques et institutionnelles. Le Gabon y a officialisé son adhésion à l’ATIBT, acte fort qui témoigne d’une volonté accrue de coopération régionale.
Point central du premier jour : la table ronde ministérielle, réunissant les ministres des Forêts du Congo, du Cameroun, du Gabon, de la République centrafricaine et le secrétaire exécutif de la COMIFAC. Trois priorités ont été abordées : le développement des marchés nationaux du bois durable, l’harmonisation des normes de production, et la formation professionnelle, avec l’ambition commune de créer une école du bois régionale dans le Bassin du Congo.
Des recommandations importantes ont émergé, parmi lesquelles : une fiscalité incitative à la gestion durable, l’inclusion du secteur informel, le soutien aux PME, le développement de plantations multi-essences et la création d’un laboratoire régional de caractérisation du bois.
Formation, traçabilité et valorisation des compétences locales
La deuxième journée a mis l’accent sur la légalité des chaînes d’approvisionnement et la formation continue, à travers le bilan du programme ADEFAC 1, soutenu par l’AFD. Porté par le RIFFEAC et l’ATIBT, ce programme a formé plus de 200 formateurs et impliqué 21 entreprises, tout en identifiant des défis comme l’accessibilité pour les artisans, l’adaptation locale, ou encore l’intégration du numérique.
Autre temps fort : la présentation de la Plateforme industrielle de Loango (PICP), promouvant la transformation locale du bois. La journée s’est clôturée par la première édition du Grand Prix d’ébénisterie d’Afrique centrale, organisée par le RIFFEAC et l’ATIBT. Ce concours a récompensé six jeunes artisans du Congo, du Cameroun et du Gabon. Les lauréats ont reçu des prix financiers et des outils professionnels, soulignant la valorisation des métiers manuels.
Une dynamique collective pour une filière forêt-bois responsable
Racewood 2025 a bénéficié du soutien de nombreux acteurs publics et privés : ministères, AFD, Union européenne, FSC, PAFC, Likouala Timber, Rougier Mokabi, ou encore la Banque BIC. L’ATIBT, maître d’œuvre de l’événement, a salué la qualité des échanges et l’élan collectif autour d’une filière plus structurée, inclusive et durable.
Un comité de pilotage régional, une feuille de route conjointe et une prochaine réunion à Brazzaville jalonneront la suite de cette dynamique. «L’évènement Racewood 2025 a confirmé que l’Afrique centrale est prête à construire solidairement l’avenir de sa filière bois, au travers d’approches régionales. Les initiatives partagées, les alliances nouées et les jeunes talents révélés montrent la voie d’une transformation portée par les territoires, les institutions et les entreprises engagées», déclare Françoise Van de Ven, présidente de l’ATIBT.
Fondée en 1951, l’ATIBT œuvre pour une gestion durable des forêts tropicales, en tant que référent technique et scientifique de la filière bois tropical. Elle regroupe aujourd’hui 155 membres dans 28 pays, dont des États, des ONG, des centres de recherche et des entreprises engagées dans la valorisation responsable de cette ressource.

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