Sous le thème « Recherche et innovation technologique au service du développement durable », les travaux de la 3ᵉ Journée scientifique de l’Institut de Recherche Technologique (JSIRT) ont été ouverts ce 14 juillet 2025 à Libreville. Un rendez-vous stratégique qui réunit chercheurs, universitaires, industriels et partenaires internationaux autour de la valorisation des connaissances scientifiques appliquées aux défis africains en particuliers gabonais.

Une vue des participants aux travaux de la 3ᵉ Journée scientifique de l’Institut de Recherche Technologique (JSIRT). © GabonReview

 

Face aux impératifs de développement durable, l’Afrique doit impérativement s’appuyer sur la recherche et l’innovation pour répondre aux nombreux défis socioéconomiques et environnementaux. C’est dans ce contexte que l’Institut de Recherche Technologique (IRT) du Centre national de la recherche scientifique et technologique (Cenarest), en partenariat avec le CNRS et Clermont Auvergne INP (France), organise la troisième édition de sa Journée scientifique sous le thème « Recherche et innovation technologique au service du développement durable ».

Organisée dans le cadre du projet Ambition internationale AURA et du programme CNRS IEA – International Emerging Actions, cette journée vise à renforcer les synergies entre le monde académique et les secteurs industriels au Gabon et à l’international. Il s’agit d’un espace d’échanges et de valorisation des travaux scientifiques susceptibles de déboucher sur des applications concrètes au service de la société.

Une plateforme pour impulser la transformation industrielle

« La Journée scientifique est un séminaire de recherche appliquée qui permet à chaque chercheur de présenter ses travaux afin qu’ils deviennent un atout pour l’industrie », a déclaré le Professeur Christiane Atteke Nkoulembene, épouse Makanga Koumba, directrice générale adjointe de la recherche scientifique. Elle souligne que les avancées en matière de télécommunications, de santé ou encore d’éducation proviennent toutes de recherches fondamentales, appliquées ensuite de manière pratique : « Pour préserver l’environnement et booster l’économie, il faut partir des travaux de recherche. »

Parmi les six sous-thèmes explorés cette année, on retrouve les éco-matériaux, les technologies alimentaires, les sciences du bois, la biologie et l’environnement, les énergies renouvelables, ainsi que les sciences informatiques et numériques. Des axes stratégiques qui traduisent la volonté de l’IRT de proposer des solutions endogènes, innovantes et durables.

Une vitrine des innovations africaines

Les communications scientifiques présentées lors de cette journée révèlent la vitalité de la recherche gabonaise, notamment dans le domaine des biomasses lignocellulosiques, des matériaux de construction à base de déchets recyclés ou encore de la mise au point de combustibles écologiques. À titre d’exemple, un projet novateur vise la synthèse de bio-encres pour l’impression 3D à partir de ressources locales, tandis qu’un autre explore les propriétés du bois tropical pour une meilleure valorisation des ressources forestières.

Pour Hugues Calixte-Eyi Ndong, directeur de l’IRT, cette journée est une opportunité de créer de véritables ponts entre les chercheurs gabonais et les partenaires internationaux : « Elle nous permet d’échanger sur de nouvelles technologies et d’établir des passerelles par des projets communs, des échanges d’étudiants ou la participation croisée à des conférences. »

Il insiste notamment sur le développement des éco-matériaux : « Aujourd’hui, la science évolue rapidement. Il est important que nous développions nos propres éco-matériaux pour nous positionner à un niveau compétitif sur la scène internationale. »

Une dynamique de coopération scientifique renforcée

La présence de Jane Roche, enseignante-chercheure à Clermont Auvergne INP et responsable des relations internationales de Polytech Clermont, illustre l’essor des collaborations Nord-Sud. En visite pour la première fois au Gabon, elle a salué la qualité des échanges scientifiques : « Nous avons développé des liens très forts avec le Gabon, notamment autour du bois en génie civil. Je suis ici pour apprendre et renforcer ces relations. C’est un plaisir de découvrir ce que ce fabuleux pays peut offrir. »

La Journée scientifique de l’IRT s’inscrit ainsi comme une plateforme stratégique pour penser l’avenir de la recherche technologique en Afrique, tout en favorisant le transfert de connaissances, la formation et la co-construction de solutions durables.

À l’issue des travaux, plusieurs pistes de collaboration seront approfondies, notamment pour des projets nationaux et internationaux, autour du transfert de technologie et du financement de la recherche.

Au-delà d’un simple séminaire, la JSIRT 2025 se positionne comme un catalyseur de l’innovation gabonaise et un moteur du rapprochement entre les milieux académiques et industriels. Une ambition nécessaire dans un continent où l’autonomie technologique et industrielle demeure l’un des piliers de la transformation structurelle. Les participants s’accordent à dire que la recherche ne doit plus rester confinée dans les laboratoires, mais être mise au service de la société, de l’environnement et du développement.

 
GR
 

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