Réuni depuis le 19 mai 2025, le comité de rédaction de l’avant-projet de loi sur les partis politiques a achevé ses travaux le 28 mai, dans un climat de dialogue et de consensus. Né de la volonté du chef de l’État de traduire les recommandations du Dialogue national inclusif d’avril 2024 en actes législatifs, ce comité a produit un rapport de propositions qui sera transmis aux institutions compétentes. L’objectif : doter le Gabon d’un cadre juridique plus cohérent avec les exigences d’une nouvelle République pluraliste, fonctionnelle et inclusive.

Le comité de rédaction de l’avant-projet de loi sur les partis politiques a clos ses travaux en réaffirmant une ambition claire. © GabonReview

 

Créé par décret présidentiel et composé de 35 membres, le comité de rédaction de l’avant-projet de loi sur les partis politiques a clos ses travaux en réaffirmant une ambition claire : repenser le cadre d’organisation des partis politiques pour répondre aux exigences de la nouvelle République. Pour le coordonnateur général du comité, François Ndong Obiang, également ministre de la Réforme et des Relations avec les Institutions, « à l’aube de cette Cinquième République, notre engagement envers la démocratie et le pluralisme doit se révéler avec une intensité renouvelée ».

Ce projet de réforme s’inscrit dans le prolongement direct des résolutions du Dialogue national inclusif, avec pour priorité de transposer les aspirations populaires en textes de loi concrets. Il vise notamment à mettre fin à l’inflation des partis politiques, 104 formations pour deux millions d’habitants, et à garantir une organisation plus rationnelle et représentative du paysage politique.

Un processus fondé sur l’écoute et le consensus

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Les deux discours de clôture prononcés par François Ndong Obiang et Michel Menga M’Essone, président du parti RHM et membre du comité, ont insisté sur le caractère inclusif, participatif et non autoritaire de la méthode retenue.

« Aucune volonté d’imposition ou d’exclusion n’a guidé la démarche », a assuré François Ndong Obiang, soulignant que « chaque membre a dû parfois ajuster ses positions personnelles pour parvenir à un consensus ». Dans la même veine, Michel Menga a salué la démarche de concertation voulue par le président de la République, la qualifiant de « démarche sanitaire », en opposition à toute logique de « guillotine politique ».

Les débats, souvent sensibles du fait de la charge émotionnelle du sujet, se seraient déroulés dans un climat de « respect mutuel, de responsabilité et d’amour pour le pays », a témoigné Michel Menga. Cette atmosphère de dialogue a permis d’élaborer des propositions équilibrées, sans chercher à restreindre arbitrairement le pluralisme politique.

Une mission de proposition, pas de décision

Les membres du comité ont tenu à rappeler la nature consultative de leur mission. « Ce comité n’est pas un comité de décision. Le rapport que nous avons produit est une base de travail, et non un texte définitif », a précisé Michel Menga. François Ndong Obiang a confirmé que le rapport sera transmis aux autorités compétentes, dans le strict respect des procédures institutionnelles. « La légitimité ne se décrète pas, elle se mérite », a insisté le ministre, ajoutant que « la confiance entre le peuple et ses institutions se reconstruira sur les bases d’une gouvernance éclairée ».

L’avant-projet devrait prochainement être publié pour permettre à chaque citoyen de s’approprier les propositions. Cette volonté de transparence marque une rupture avec les pratiques opaques du passé et s’inscrit dans la vision d’un Gabon « où la voix de chaque citoyen se mêle harmonieusement à la symphonie de la nation ».

La clôture des travaux marque une étape importante mais non décisive. Les propositions du comité, bien qu’ambitieuses, devront encore franchir les filtres institutionnels avant d’aboutir à une loi.

 
GR
 

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