Santé : le SYNAPS tacle la CNAMGS

Alors que le gouvernement vient de satisfaire l’une de ses revendications, le Syndicat national des personnels de santé (SYNAPS) durcit le ton face à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). À l’issue d’une réunion de son bureau exécutif, le syndicat menace d’entrer en grève illimitée et envisage des poursuites judiciaires contre la Caisse.

La CNAMGS, accusée de détourner ses missions premières et de ne plus garantir un fonctionnement efficace du système d’assurance santé. © GabonReview
Réuni récemment pour faire le point sur les avancées et les blocages dans le secteur, le bureau exécutif du SYNAPS a tenu à saluer le gouvernement pour l’organisation du concours professionnel de la santé, une vieille doléance syndicale. Mais la satisfaction fut de courte durée. Le ton est vite monté contre la CNAMGS, accusée de détourner ses missions premières et de ne plus garantir un fonctionnement efficace du système d’assurance santé.
Selon nos confrères de Gabonactu, le SYNAPS dénonce l’abandon de certains investissements cruciaux, comme l’installation des terminaux de lecture des cartes à puce, 18 ans après la création de la Caisse. « Au moment où nous parlons de la digitalisation du système de santé avec eGabon-SIS, le SYNAPS pense que l’hôpital sans papiers et la réduction des longues chaînes d’attente sont possibles, pourvu que chacun joue sa partition », a déclaré Serges Mickala Moundanga, Secrétaire national du syndicat.
La Caisse est également accusée de ne pas honorer ses engagements vis-à-vis des structures de santé, mettant ainsi en danger la prise en charge des patients assurés. « Si ce n’est pas une privatisation totale de la dispensation en médicaments par les pharmacies agréées CNAMGS, c’est la limitation du droit aux médicaments par jour à laquelle nous assistons tous les jours », a-t-il fustigé.
Une situation critique dans les hôpitaux publics
Le syndicat va plus loin en comparant la gestion de la CNAMGS à une « roulette russe », dénonçant une dette colossale envers les hôpitaux publics. Pour Mickala Moundanga, l’État assèche les structures sanitaires en ne leur allouant que 20 à 30 % du budget annuel, tout en leur faisant porter la responsabilité de la détresse des populations.
Face à cette situation, le SYNAPS menace d’engager une double action judiciaire. D’une part, contre l’État, pour non-versement de la part patronale au compte des agents publics depuis plus de 15 ans. D’autre part, contre la CNAMGS, pour non-respect de ses engagements et « non-assistance à personne en danger », si aucune solution n’est apportée d’ici un mois.
Le climat social dans les hôpitaux publics gabonais semble ainsi sous tension. Et sauf volte-face, une grève illimitée pourrait bien paralyser, dans les prochains jours, l’ensemble du système de santé public.

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