SEEG : Léon Méviane et Steeve Saurel Legnongo pour redresser le navire en perdition

Le ministre de l’Accès universel à l’Eau et à l’Énergie, Philippe Tonangoye, a procédé, ce mardi 3 juin 2025, à l’installation officielle du président du Conseil d’administration de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), Léon Méviane, et de son administrateur directeur général (ADG), Steeve Saurel Legnongo, à la faveur d’une cérémonie au ton grave, empreinte de solennité et d’attentes fortes, tant l’entreprise traverse une période critique.

Le ministre de l’Accès universel à l’Eau et à l’Énergie, Philippe Tonangoye, encadré par les nouveaux managers de la SEEG, Léon Méviane et Steeve Saurel Legnongo. © GabonReview
À l’occasion de cette cérémonie d’installation, faisant suite à leur nomination en Conseil des ministres le 30 mai dernier, le ministre Philippe Tonangoye a prononcé un discours fort, marqué par l’urgence du redressement et la rigueur attendue dans la gestion de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG).
Devant les personnels et les représentants institutionnels réunis ce mardi 3 juin 2025, le membre du gouvernement n’a pas mâché ses mots. En évoquant la SEEG, il a dressé le tableau d’un navire « en très haute mer, par temps menaçant », dont les marins ont perdu le cap. Face à cette image évocatrice, le duo nouvellement nommé est sommé de « prendre la barre » et de sauver ce navire essentiel à la souveraineté du pays en matière d’eau et d’énergie. Il a également tenu à rappeler que cette entreprise, « propriété de l’État gabonais », via le Fonds gabonais d’investissement souverain, appartient à tous les Gabonais et doit être gérée selon une logique « républicaine », c’est-à-dire « par le peuple et pour le peuple ».
Des profils complémentaires pour un pilotage harmonisé
Le choix porté sur Léon Méviane, ingénieur à la riche expérience industrielle, et Steeve Saurel Legnongo, financier et auditeur chevronné ayant récemment conduit un diagnostic interne de la SEEG, est assumé par le gouvernement. « Votre binôme doit fonctionner comme un cockpit d’avion. Vous êtes le commandant de bord et le copilote, avec à bord près de 350 passagers : les Gabonais », a souligné Philippe Tonangoye.
Le ministre attend une symbiose entre rigueur technique et maîtrise financière, condition indispensable à une gouvernance efficace et responsable de l’entreprise. Il insiste : « Vous devez vous entendre, vous concerter, vous harmoniser afin que les commandes de l’avion que l’on vous confie soient dans de très bonnes mains. »
Une feuille de route claire et contraignante

© GabonReview
La nouvelle équipe dirigeante est investie d’une mission multidimensionnelle. Elle devra tout d’abord œuvrer à l’amélioration de la qualité de service, tant pour l’eau potable que pour l’électricité, afin de garantir une fourniture continue, stable et sécurisée. Cela implique des investissements ciblés dans les infrastructures, la réduction des pertes techniques et la modernisation des réseaux.
En parallèle, elle devra restaurer l’équilibre financier de l’entreprise, aujourd’hui confrontée à un endettement chronique, à une faible rentabilité et à des difficultés de recouvrement. Cela passera notamment par une meilleure gestion des ressources internes, la maîtrise des coûts d’exploitation, ainsi que par une politique commerciale plus rigoureuse et plus transparente.
Ces missions visent notamment à restaurer une gouvernance orthodoxe et conforme aux statuts de la société, certifier les comptes de l’entreprise, mettre fin à toutes les missions parallèles (ad hoc, task forces, comités de surveillance, etc.), réintégrer les fonctions essentielles dans le giron normal de la SEEG, réaliser un rapport mensuel d’avancement sous la supervision du ministère, et rétablir une gestion conforme aux normes économiques et aux attentes de l’actionnaire majoritaire, l’État gabonais.
« Si dans six mois, les mises en œuvre sont faites, nous continuerons. Si elles ne sont pas faites, nous nous séparerons. Aussi simple que ça », a prévenu Philippe Tonangoye.
Des attentes sociales fortes et une obligation de résultats
Dans un contexte national tendu, où la fourniture d’eau et d’électricité reste aléatoire pour de nombreux ménages, l’opinion publique attend des signaux clairs de la part de la SEEG. La confiance entre les usagers et l’entreprise s’est largement effritée, en raison des coupures quotidiennes, de la vétusté des installations et d’un service client souvent décrié. C’est donc à une véritable reconquête sociale que devront s’atteler Léon Méviane et Steeve Saurel Legnongo.
Leur mission est d’autant plus délicate que les attentes sont immenses, tant du côté des citoyens que des pouvoirs publics. Chaque progrès devra être perceptible, mesurable et documenté, a indiqué le patron de l’accès universelle à l’eau et à l’électricité. Il ne s’agira plus de faire des promesses, mais de livrer des résultats concrets.
Le gouvernement, pour sa part, assure qu’il accompagnera la SEEG dans la mise en œuvre des réformes structurelles nécessaires. Mais il rappelle aussi que cet accompagnement sera conditionné par la performance. En clair, il n’y aura pas de chèques en blanc. Le partenariat entre l’État et la SEEG entre désormais dans une logique contractuelle de résultats, où les responsabilités sont clairement identifiées et assumées.
Pour ces nouveaux dirigeants, le compte à rebours est lancé. Le redressement attendu ne se mesurera ni en promesses ni en discours, mais en résultats visibles, durables et bénéfiques pour tous les Gabonais.

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