Injures proférées à l’encontre des personnels de santé, accusations portées contre l’ex-Premier ministre Raymond Ndong Sima sur le dossier lié aux déguerpissements de Plaine-Orety… la tonitruante syndicaliste de jadis, membre respecté de la société civile gabonaise, semble aller à la dérive, au point de faire désormais l’unanimité contre elle ces derniers jours. Est-elle couverte en haut lieu ? Sinon, qu’est-ce qui explique ses récentes sorties de piste en apparence volontaires ? Pour sa part, elle se défend de faire son «boulot» et rien d’autre.  

La présidente d’Ascorim réagissant au micro de gabon 1ère après la polémique créée par son passage à Ntoum et Kango. © GabonReview/Capture d’écran

 

Récemment, en compagnie d’autres leaders syndicaux, Aminata Ondo n’avait pas hésité à se faire passer pour un des porte-paroles du président de la République, allant jusqu’à dévoiler certaines séquences d’une réunion à laquelle elle aurait pris part au Palais Rénovation portant sur le dossier des déguerpissements à Libreville. Fidèle à elle-même, l’ex-syndicaliste, jadis appréciée pour sa virulence face à l’ancien pouvoir, avait porté des accusations contre Raymond Ndong Sima. Depuis, dénonçant des «déclarations irresponsables et inacceptables», l’ex-Premier ministre a réagi et annoncé une action en justice visant notamment l’ancienne présidente du Syndicat national des professionnels de l’audiovisuel public (Synapap), dont les propos à son encontre, a-t-il regretté, «témoignent d’un culot qui n’a d’égal que [sa] soif manifeste de se mettre en lumière ou de se donner une légitimité».

Et si l’affaire est déjà assez grave pour s’interroger sur les motivations de celle qui semble déterminer à ne pas arrêter de faire parler d’elle, l’on a appris que, quelques jours avant cet épisode pour le moins désobligeant, elle avait déjà été au cœur d’un précédent incident à Kango et à Ntoum à la suite duquel le personnel des hôpitaux de ces deux localités ont menacé de suspendre leurs prestations ce lundi 16 juin. Le 8 juin dernier, rapportent plusieurs sources, dont la télévision Gabon 1ère, Aminata Ondo et son association, Ascorim, censée défendre la cause et les droits des malades, ont fait irruption dans ces structures pour invectiver le personnel soignant qui y travaillent, alors même que des patients y étaient pris en charge. «On a tout d’un coup vu la porte s’ouvrir. Une dame est rentrée. Lorsqu’elle est rentrée elle a commencé à crier. Au départ, on ne savait pas de qui il s’agissait. Elle a commencé à dire « Trop c’est trop ! J’en ai marre ! Ils sont où ? Sortez, je suis venue pour vous ! J’ai besoin de parler avec vous. Venez ici ! Des voleurs comme ça, des cancres. Elle est où madame Annie et sa directrice ?”» raconte sous le choc Bertille Koumba épse Manfoumbi, agente à l’hôpital de Ntoum. 

Colère du personnel, dénégation de l’accusée

Comme il fallait s’y attendre, l’irruption de dame Ondo n’a pas manqué de fâcher le personnel sur place. D’autant plus que, selon eux, à ce moment-là, l’hôpital  comptait neuf patients au service des urgences, qui attendaient leur évacuation sur Libreville. Aussitôt, décision a été prise de suspendre toutes les activités ce lundi 16 juin pour protester contre de tels agissements. Dr Mpiga Ekambo, coordinateur des Affaires médicales à l’hôpital de Ntoum, s’est vivement insurgé contre l’attitude de la responsable d’Ascorime. «Plus jamais ce genre d’initiatives qui vont faire en sorte qu’on arrive dans un hôpital et puis qu’on commence à perturber non seulement la quiétude des patients qui ont des pathologies qui peuvent entraîner autre chose à cause de ce bruit, mais aussi des praticiens qui font vraiment leur travail avec beaucoup d’amour, parfois avec des moyens qui sont insuffisants», a-t-il confié à nos confrères de la télévision publique.

Mise en cause, Amina Ondo a tenu à réagir sur le même média – au sein duquel elle officiait – pour assurer qu’elle n’a fait aucun scandale. «J’ai fait le tour des hôpitaux, et ma visite n’était pas une visite secrète ou inopinée. J’ai saisi les autorités compétentes pour que je sois reçue officiellement, pour qu’elles ne soient pas étonnées des sensibilisations que je devais mener à travers tout le Gabon. Je ne suis pas venue de façon incognito pour faire du bruit à l’hôpital», s’est-elle défendue avant de lancer à l’endroit de ses accusateurs : «Ascorim, cette association qui a pour but principal de défendre les intérêts des malades au sein des structures sanitaires, est un partenaire du ministère de la Santé. Je ne suis pas allée crier à l’hôpital. Ce sont eux (les malades) qui nous invitent à cela, parce que, quand on est là, ça sauve leur vie. Au syndicat qui prétend aujourd’hui que nous sommes venus les déranger : “Messieurs, je fais mon boulot de contrôle. Je suis une association, je suis votre partenaire et je sais ce qui se passe à l’hôpital et je viens toucher du doigt”.»

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Kkk dit :

    Être journaleux c’est écrire avec émotion…au lieu de suivre l’une des pistes pour enquêter…vous c’est kho elle sûrement couverte en haut et vous même avez sûrement la garantie du mec que vous défendez en apparence.

  2. messowomekewo dit :

    Voici une dame, sous prétexte que son enfant fut victime d’une erreur médicale, passe sa vie à invectiver les personnels des hôpitaux. Il existe bien dans d’autres pays des associations pour veiller non seulement à défendre les intérêts d’un groupe ou d’une catégorie de personnes, mais aussi et surtout leur rôle est de sensibiliser pour éviter la répétition de certains errements. Madame A.Ondo se donne le droit de prendre à partie des pères et mères de famille dans l’exercice de leur tâches quotidiennes, en les traitant même de voleurs, mais attendez , on est où là ? Le plus surprenant c’est le silence des autorités qui semblent se complaire dans cette dérive, au lieu de mettre un terme à des agissements d’un autre siècle…
    Si madame A.Ondo et sa famille ont un jour fait les frais de l’ incompétence de quelques docteurs, ce n’est pas une raison pour traiter toute une corporation de façon irrespecteuse ni de porter atteinte à leur honneur.

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