Dans son édition du 26 mai 2025, le journal L’Aube a jeté un pavé dans la mare en révélant un scandale financier présumé qui ébranle la Caisse des pensions et des prestations familiales (CPPF) des agents de l’État. En toile de fond : une fraude aux pensions d’orphelins estimée à 140 millions de FCFA, qui vient défier les promesses de rigueur portées par le tout premier gouvernement, post-transition, d’Oligui Nguema.

CPPF : 140 millions supposément évaporés, des tampons suspects, et une vérité qui tarde. © GabonReview

 

À peine nommé ministre d’État en charge de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, Henri Claude Oyima se trouve, selon l’hebdomadaire L’Aube, «confronté à la gestion d’un premier cas de soupçon d’une opération pas tout à fait catholique». La formulation est volontairement feutrée, mais le fond est lourd de gravité : des actes de naissance auraient été falsifiés pour faire passer plusieurs dizaines d’enfants pour des orphelins de pensionnés décédés, ouvrant ainsi droit au paiement indu de rappels de pensions.

L’Aube évoque «des complices externes à la CPPF» disposant de «comptes dans des banques et institutions de microfinance», une mécanique bien huilée mettant en exergue, une fois de plus, la question lancinante de l’intégrité des systèmes de gestion sociale au Gabon. Le journal rappelle qu’à la CPPF «l’affaire est sur toutes les lèvres», tant le montant — 140 millions de francs CFA — et les méthodes employées défient les règles élémentaires de probité administrative.

Au-delà des chiffres, le retentissement de cette affaire réside dans son impact politique. «La procédure ira-t-elle à son terme ? Le doute est permis», interroge le journal, soulignant l’attente de clarté qui pèse désormais sur le nouveau patron de la lutte contre la vie chère. Car cette affaire intervient dans un contexte déjà tendu pour la CPPF, régulièrement secouée par des scandales de fraudes aux allocations scolaires, de prélèvements injustifiés sur les pensions ou encore de dossiers d’orphelins bloqués sans motif.

«Les cris de colère [des retraités] occupent les conversations de ces personnes du troisième âge», insiste L’Aube, comme pour rappeler que les enjeux ne sont pas que comptables, mais profondément humains. À Henri Claude Oyima, désormais, de démontrer que sa nomination ne restera pas lettre morte dans ce combat contre l’impunité.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Akoma Mba dit :

    La toute première fraude fut le mauvais calcul des pensions des retraités. 1000.000 de salaire et à peine 400.000 francs de pension. Du jamais vu sauf en Républiques bananières

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