Ayant promis depuis plusieurs semaines de déloger les habitants illégaux des logements sociaux d’Angondjé et de Bikélé sans que cela ne se traduise dans les faits, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et du Logement social dit être confronté à une mafia parfaitement organisée et soutenue par des politiciens.

Bruno Ben Moubamba, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et du Logement social. © Directinfosgabon.com

 

Plus d’un mois après avoir promis de déloger les habitants illégaux de la citée dite Alhambra d’Angondjé et ceux des logements sociaux de Bikélé, le gouvernement semble incapable de passer à l’action. Pour beaucoup, le report de l’opération annoncée il y a quelques temps ne dit rien qui vaille, et semble même confirmer le sentiment de certains que ces habitations reviendront au final aux squatters. Une idée loin d’être partagée par les autorités, qui disent être confrontées à un problème inconnu jusqu’à récemment : la présence d’une organisation mafieuse qui profite de la situation. Dans une interview au quotidien l’Union, parue le 12 décembre 2016, Bruno Ben Moubamba «accuse les présidents des collectifs d’être à la tête (…) des mafias, qui rançonnent des populations».

Selon le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et du Logement social, une enquête sur le terrain a révélé que, «pour avoir le droit à une maison, il faut, par exemple, 300 000 francs CFA au minimum». De l’argent prélevé et perçu par les responsables des collectifs des squatters, qui fait que les deux cités prises d’assaut s’apparentent désormais à «des zones de non droit et d’incivisme absolu». Pour Bruno Ben Moubamba, si les squatters sont depuis quelques semaines moins enclins à libérer les lieux, en dépit de leurs engagements pris au cours d’une réunion avec lui, «c’est parce que certains savent que c’est devenu un business pour avoir de l’argent sur le dos de l’Etat». Sinon, comment comprendre que les présidents desdits collectifs n’habitent pas eux-mêmes les maisons squattées ?

Pour le ministre en charge du Logement social, leur entêtement est loin d’être fortuit. Il y voit une influence extérieure n’ayant pas forcément de lien avec le besoin véritable d’un logement pour certains, qu’il promet d’accompagner. «Ils sont manipulés par une partie des politiciens radicaux et complotistes qui veulent empêcher le programme des 5000 logements, qui avait été engagé dans le premier mandat, de voir le jour», a prétendu Bruno Ben Moubamba sans donner de nom, mais non sans affirmer qu’il s’agit «de politiciens irresponsables». Et s’il a prévenu que depuis le 1er décembre dernier le gouvernement peut légalement faire appel à la force publique pour déloger les squatters, le délai étant passé le 30 novembre 2016, il n’a pas manqué d’accuser les habitants illégaux «de faire partie ou d’être contrôlés par des mouvements politiques mal intentionnés».

Face à ce qu’il leur apparaît comme un aveu d’impuissance, voire comme un laxisme des autorités, les propriétaires légaux des habitations d’Alhambra et de Bikélé ont déjà tenté une rencontre avec les occupants illégaux. Et si une échauffourée a été évitée lors de leur descente sur les lieux, les «vrais propriétaires» ont menacé de revenir prochainement à la charge si rien n’est fait rapidement.

 
GR
 

11 Commentaires

  1. Titamama dit :

    Monsieur BBM est un amateur, novice et immature, il a mis le doigt dans la machine qui va le broyer: le système Bongo-PDG. Tout le Gabon est une mafia, le Président est le chef de la mafia, toute les institutions ont un fonctionnement mafieux, quand vous n’êtes pas avec eux, ils vous tuent. BBM vous êtes entré dans la danse avec les mafieux, tant que Bongo-pdg est en place inutile de nous parler de nouvel ordre urbanistique. Je n’ose vous dire où vous serez dans un an, vous me faîtes de la peine, vous avez choisi votre camp, maintenant il faut assumer.

  2. Robben dit :

    Lol! Toujours dans la comédie!Etant « opposant » il accusait le PDG de tous les maux du Gabon… Aujourd’hui allié d’Ali Bongo, il met maintenant tout sur le dos du reste de la classe politique Gabonaise. Ce monsieur a vraiment raté sa vocation, il aurait dû faire du théâtre!

  3. NYAMA dit :

    Un vrai charlot ! Quand on n’a plus de dignité on ferme sa gueule.

  4. diogene dit :

    Sur le fond aucun doute la maffia règne sur le bongoland depuis plus de 50 ans et le parrain est dans son palais de marbre…
    La cupidité et la corruption sont les moteurs principaux avec la peur, bien sur, de ce système si bien huilé que même sans Omar il continue de faire des ravages.
    Sur la forme, il faut que la justice s’exerce…enquêtes, mises en examen, auditions… Mais voilà la justice est aussi aux ordres de la maffia dont elle est, avec l’armée et la police , l’un des rouages.
    La boucle est bouclé, M. Ben Moumamba n’a plus qu’à démissionner, avant que le piège ne se referme sur lui.

    • enfant du ROI dit :

      Excellent diagnostic de ce gabon. Vous avez vu très juste Mr (Mme) diogene. La boucle est bouclée; et nous sommes vraiment dans un cercle vicieux.
      Comment faire pour s’en sortir alors que chacun (à tous les niveaux)est accroché aux « privilèges acquis » et que personne ne veut lâcher prise? Qui pourra alors sauver ce pays? Qui peut sauver le Gabon???????

      Réponse: « Nous sommes entrain de nous diriger vers la réalisation de la prophétie d’Omar Bongo ».

  5. Richard dit :

    Moubamba connaît mal les mentalités gabonaises que ce soit dans la famille, la vie sociale, la politique. Au Gabon tout est mafia. C’est ancré depuis de 50 ans. Pays perdu. ..

  6. djonko dit :

    Voilà une personne qui n’a jamais été chef de service dans une administration qu el’on bombarde VPM d’un gouvernement. Comment voulez vous qu’il gère un ministère aussi compliqué que l’habitat???? lol

  7. Jr dit :

    Je crois, au lieu de s’acharner sur le Ministre, qu’il faut plutôt dénoncer les mafiosis qui prennent les logements sociaux en otage et en profitent pour se faire du beurre. Aujourd’hui c’est Moubamba, demain cela peut être quelqu’un d’autre. Mais si les occupants illégaux continuent leur désordre, craignons la réaction des vrais ayant droit. Au final, comment voulez-vous que le pays change si même les simples Gabonais sont eux-mêmes des mafiosis?

  8. Le Villageois dit :

    Le désordre dans ce dossier date du commencement, car ce projet de construction de logements n’est pas arrivé à terme et dans certains cas, les maisons sont inachevées. En plus, les choses ont été précipitées pour les besoins de la campagne présidentielle. Qui répond de cet échec ? Personne. BBM a très mal géré son arrivée dans un tel dossier, démontrant au grand jour son manque d’expérience, et confirmant ainsi ce que beaucoup d’observateurs avaient déjà noté, à savoir qu’il n’avait pas le profil requis pour ce type de charges.

    • Akébé Vite !!! dit :

      il n’a pas le profil, ne peut rien faire, et le sait parfaitement aujourd’hui il invente une histoire de politique parce qu’il n’a pas le courage de s’attaquer à la vraie mafia qui siège dans son ministère (les mm individus qui ont crée, piloté, volé les matériaux de construction, bâclé le travail sont encore aux mm postes il espérait quoi ?) ces gens l’ont corrigé et c’est la queue entre les pattes qu’il marche désormais devant eux. Ouste ! on t’a assez vu avec ton cirque maboule !!

  9. Richard dit :

    Moubamba n’a jamais travaillé de sa vie. Il s’est toujours fait entretenir par sa femme et ses beaux parents. comment voulez vous qu’il sache diriger un ministère. De plus il n’est préoccupé que par son image.

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