Le dernier Rapport sur le développement humain publié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ce mardi 6 mai, révèle une stagnation préoccupante du progrès humain à l’échelle mondiale. Selon cette étude, l’année 2024 affiche l’un des plus faibles taux de croissance du développement humain jamais enregistrés depuis 1990, soulignant une tendance inquiétante qui accentue les disparités entre les nations riches et les pays en difficulté.

Le PNUD révèle une stagnation préoccupante du progrès humain à l’échelle mondiale. © Gabonreview

 

Alors que la reprise post-pandémie aurait dû amorcer un nouvel élan, la progression des indicateurs clés du développement – santé, éducation et revenus – demeure à la traîne. Cette stagnation menace l’objectif d’un développement humain généralisé d’ici 2030. Achim Steiner, administrateur du PNUD, met en garde contre cette lenteur qui pourrait «transformer la crise actuelle en une nouvelle norme, ralentissant le progrès pour des décennies et accroissant la vulnérabilité globale face aux chocs économiques et environnementaux».

Inégalités en hausse et défis structurels

Parmi les éléments marquants du rapport figure la croissance des inégalités entre les pays à IDH faible et ceux affichant un niveau de développement très élevé. Pour la quatrième année consécutive, cet écart s’élargit, interrompant la tendance historique d’une réduction progressive des disparités économiques et sociales. L’accroissement de la dette, l’instabilité des échanges commerciaux et le développement d’industries peu créatrices d’emplois aggravent cette fracture mondiale.

Face à ces défis, le PNUD préconise une réorientation des stratégies de développement, en intégrant une approche plus inclusive et innovante.

L’IA, un moteur potentiel de redressement

Malgré ce constat préoccupant, le rapport met en lumière une opportunité de redynamisation du développement humain : l’intelligence artificielle. Une enquête mondiale menée par le PNUD révèle que six personnes sur dix espèrent que l’IA favorisera l’émergence de nouveaux emplois. De plus, dans les pays à IDH faible ou moyen, 70 % des personnes interrogées estiment que l’IA améliorera leur productivité, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé.

Le rapport encourage une approche centrée sur l’humain dans l’intégration de l’IA, en mettant en avant trois axes stratégiques :

– Promouvoir une collaboration efficace entre humains et IA, plutôt qu’une compétition.

– Assurer une prise en compte du facteur humain à chaque étape du cycle de développement de l’IA.

– Moderniser les systèmes éducatifs et sanitaires pour répondre aux exigences du XXIᵉ siècle.

Un tournant décisif pour l’avenir du développement

La démocratisation de l’IA est en marche : près d’un sondé sur cinq déclare utiliser déjà cette technologie, et les perspectives d’adoption s’accélèrent. Pourtant, des défis majeurs subsistent, notamment l’accès à l’électricité et à Internet dans certaines régions, ce qui risque d’aggraver la fracture numérique.

Pedro Conceição, directeur du Bureau du Rapport sur le développement humain du PNUD, insiste sur l’importance des choix politiques à venir. «L’IA peut être un puissant catalyseur de développement si elle est mise au service des individus et de l’inclusion», affirme-t-il.

Face à ces défis et opportunités, le rapport du PNUD invite les gouvernements, les entreprises et la société civile à façonner une transition technologique qui bénéficie à tous. Reste à savoir si les politiques adoptées permettront de transformer ce potentiel en réalité.

 

 
GR
 

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