Depuis le 28 juillet 2025, Libreville accueille une formation régionale des formateurs sur l’Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM). Soutenue par la Banque mondiale et portée par la CEMAC et l’UEMOA, cette session vise à renforcer les capacités des États membres en matière de production de données fiables pour orienter les politiques de lutte contre la pauvreté.

Depuis le 28 juillet 2025, Libreville accueille une formation régionale des formateurs sur l’Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM). © D.R.

 

La capitale gabonaise accueille une formation des formateurs sur l’EHCVM, un outil statistique devenu essentiel pour mesurer les conditions de vie des populations et orienter efficacement les politiques publiques.

Ouverts officiellement par Louise Pierrette Mvono, ministre gabonaise de la Planification et de la Prospective, les travaux mobilisent des experts venus des pays membres de la CEMAC et de l’UEMOA. En présence de la représentante résidente de la Banque mondiale, cette session technique de cinq jours s’inscrit dans le cadre du Projet d’Harmonisation et d’Amélioration des Statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre (PHASAOC).

« Il s’agit d’une étape décisive pour permettre aux États de disposer d’outils comparables et fiables dans la lutte contre la pauvreté », a souligné la ministre, en appelant à l’élaboration de recommandations solides à l’issue des travaux.

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Financée par la Banque mondiale, cette formation s’inscrit dans un programme régional couvrant la période 2023-2028 pour l’UEMOA et 2024-2029 pour la CEMAC. Alors que l’UEMOA dispose déjà d’une expérience avérée dans la conduite de l’enquête EHCVM, les pays de la CEMAC, eux, amorcent leur première mise en œuvre.

Nicolas Beyeme Nguema, commissaire CEMAC en charge des Politiques Économiques, Monétaires et Financières, reconnaît un certain retard dans l’exécution du programme : « La CEMAC, qui a démarré cet exercice il y a seulement un an, bien que mobilisée, accuse un certain retard. C’est dans ce contexte que cette formation, revêt une importance capitale. Elle constitue l’ultime palier avant le déploiement des opérations de terrain et doit permettre à chaque pays de consolider sa préparation. »

Au-delà du partage d’expérience entre les deux espaces, l’atelier ambitionne d’instaurer une convergence des approches statistiques en matière de collecte, de traitement et d’analyse des données sur les ménages.

Vers une convergence statistique régionale

La session couvre notamment la standardisation des procédures, la maîtrise des outils électroniques de collecte (CAPI), les dispositifs de contrôle qualité en temps réel, la méthodologie des volets « ménage » et « communautaire », ainsi que la logistique opérationnelle du déploiement sur le terrain.

Les formateurs visent également à outiller les Instituts Nationaux de Statistique des pays membres avec des applications techniques actualisées permettant un traitement efficace des données collectées.

L’enjeu principal de l’EHCVM est de produire des données fiables, harmonisées et comparables entre les pays, sur la pauvreté et les conditions de vie des ménages. Ces informations sont indispensables pour permettre aux décideurs de concevoir des politiques publiques plus ciblées, plus efficaces et mieux évaluées.

Cette convergence des données statistiques contribue également à renforcer la coordination régionale dans la mise en œuvre des stratégies de développement et de réduction des vulnérabilités sociales.

Un jalon pour des politiques fondées sur des preuves

La formation de Libreville s’achèvera le 1er août par l’adoption de recommandations opérationnelles en vue de la généralisation de l’enquête dans l’espace CEMAC, à l’image de ce qui a été réalisé dans l’UEMOA. Une étape stratégique pour doter l’Afrique centrale d’un socle de données comparables et renforcer la planification basée sur l’évidence.

Portée par la volonté conjointe des deux Commissions régionales et le soutien constant de la Banque mondiale, cette dynamique traduit une ambition partagée : faire de la statistique un véritable levier de transformation socio-économique dans la sous-région.

 
GR
 

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