Talons aiguilles et fauteuil de cuir : Isabelle Essonghé, l’audace du renouveau patronal

Avec le départ de Henri-Claude Oyima pour les arcanes gouvernementaux, la Fédération des entreprises du Gabon (FEG) s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire. À l’aube de ce tournant, une candidature s’impose avec une clarté rare : celle d’Isabelle Essonghé. Patronne aguerrie, femme d’action, stratège discrète mais déterminée, elle incarne l’équilibre entre continuité institutionnelle et ambition de renouveau. À la fois héritière et bâtisseuse, elle cristallise une aspiration collective : faire du patronat gabonais un moteur de transformation économique, crédible et audacieux. Portrait.

Isabelle Essonghé entend jouer un rôle à jouer pour le pays. Elle ne revendique pas un trône, elle propose une méthode. © D.R.
Son nom circulait déjà, depuis plusieurs mois, dans les milieux d’affaires. Mais aujourd’hui, plus de murmures : Isabelle Essonghé se porte officiellement candidate à la présidence de la FEG. Une candidature solide, forgée dans l’exigence du réel, portée par une dirigeante qui a fait de la rigueur, de l’innovation et du dialogue ses leviers d’action. Celle qui pilote depuis janvier 2024 le groupe CECA-GADIS, mastodonte de la grande distribution nationale, n’est pas de celles qui occupent les fonctions par héritage symbolique. Elle les assume, les transforme, les élève.
Forgée par l’effort et la complexité

© D.R.
Isabelle Essonghé n’est pas une héritière ordinaire, comme le pensent certains de ses persifleurs. Si elle succède en 2024 à son père à la tête de CECA-GADIS, fleuron national de la distribution, c’est au terme d’un parcours jalonné d’efforts et de responsabilités méritées. Diplômée d’HEC après une maîtrise de langues étrangères à Ifo-Cop, elle a fait ses armes dans l’hôtellerie (Meridien), l’aérien (Air Gabon) et la banque (Bicig) avant de rejoindre CECA-GADIS en 2000 puis d’en gravir, une à une, les marches de jusqu’à en devenir Administratrice Directrice Générale. Elle y pilote aujourd’hui un réseau de plus de 100 magasins et dirige plus de 1 300 collaborateurs.
Mais au-delà des chiffres, ce qui frappe chez Essonghé, c’est une conception rare du pouvoir économique : non pas une finalité, mais un levier d’émancipation collective. Elle parle PME, inclusion, modernisation, et elle le fait avec la légitimité de l’action.
Une vision pour refonder la FEG
La FEG, ces dernières années, a souffert : luttes d’influence, querelles d’ego, éclatement du collectif. Isabelle Essonghé veut en faire autre chose. Un lieu de rassemblement, un outil efficace au service des entreprises — grandes et petites. Elle défend une gouvernance apaisée, apolitique, tournée vers les besoins concrets du tissu économique gabonais : compétitivité, innovation, accès au financement, transition numérique, accompagnement des jeunes entrepreneurs.
Sa vision ? Refonder le patronat autour de valeurs d’intégrité, d’écoute et d’impact. Apporter à la FEG ce qu’elle a su imposer chez CECA-GADIS : la rigueur stratégique, la culture de la performance, et surtout, une capacité rare à créer de la cohésion là où tout semblait fragmenté.
Le profil d’Isabelle Essonghé rassure : à la fois francophone et internationalisée, enracinée et réformatrice, elle offre aux investisseurs — locaux comme étrangers — une figure stable, crédible et moderne. Déjà vice-présidente chargée du commerce au sein de la FEG, elle y a gagné le respect de ses pairs. Son style n’est pas flamboyant, mais structurant. Son autorité, naturelle. Son indépendance, précieuse.
Le moment Essonghé
Face aux défis post-transition, il faudra du courage, mais aussi de la méthode. Face aux pressions sectorielles, il faudra du dialogue, mais aussi de la fermeté. Isabelle Essonghé semble conjuguer ces qualités avec un sens du temps long, celui qui permet de bâtir des institutions solides et durables.
Il y a parfois des moments où une candidature dépasse l’ambition personnelle pour épouser les nécessités d’un pays. En cette année 2025, le patronat gabonais a besoin d’un nouveau souffle — plus inclusif, plus pragmatique, plus crédible. Isabelle Essonghé, par son profil, son parcours et sa vision, semble incarner ce souffle.
Ce n’est pas tant une candidature qu’un signal. Celui d’un patronat qui ne veut plus se contenter d’exister, mais qui veut peser. Qui ne veut plus simplement accompagner, mais orienter. Et qui, dans un contexte économique incertain, choisit enfin la compétence plutôt que l’entregent, la stratégie plutôt que la posture.
À suivre. De près.

1 Commentaire
Et la monarchie fait sa part belle. Encore et toujours les mêmes noms