Exclu en novembre 2024 par le camp Ongoundou Loundah, François Ndong Obiang n’est désormais plus autorisé à utiliser le nom et le logo du parti Réappropriation du Gabon, de son Indépendance, pour sa Reconstruction (Réagir). Une assignation d’huissier lui a été remise à cet effet.

Le président de Réagir Michel Ongoundou loundah et le député Jean-Valentin Leyama lors du Congrès de 2022. © D.R

 

Le directoire dirigé par Michel Ongoundou Loundah, dans le cadre du différend qui l’oppose à François Ndong Obiang autour de la gestion du parti, a tenu à clarifier sa position le 21 juillet dernier. Dans une déclaration, le parti, fondé sur une gouvernance collégiale, indique que François Ndong Obiang «n’a plus aucune qualité pour représenter ou diriger le parti Réagir». Il estime que des confusions persistent depuis plusieurs mois dans l’espace public, et entend y mettre un terme. Ancien président coopté lors du congrès extraordinaire du 22 mars 2022, François Ndong Obiang avait cédé temporairement la direction à Guy-Roger Aurat Reteno après sa nomination comme premier vice-président de l’Assemblée nationale de Transition.

Il est accusé de ne pas avoir respecté les statuts du parti, notamment en prenant des décisions unilatérales : révocation de son intérimaire, nominations sans validation et création d’une branche dissidente de Réagir sans l’accord du bureau exécutif. Il a été exclu du parti le 11 novembre 2024, en même temps que Persis Lionel Essono Ondo, pour des raisons invoquées comme «atteinte à l’unité» et «défaut de versement des cotisations». Tous deux font l’objet de poursuites pour faux et usage de faux, ainsi que pour violation de domicile. Le parti affirme qu’ils auraient tenté d’échapper à la justice. Le départ de Persis Lionel Essono Ondo, qui a depuis créé son propre mouvement, a mis un terme à leur collaboration au sein de Réagir.

La fin de la saga ?

Sur le plan juridique, une notification formelle a été remise à François Ndong Obiang par voie d’huissier, lui interdisant l’usage du nom et du logo du parti, enregistrés auprès de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) sous le certificat n°144726 au nom de Félix Bongo. Toute utilisation dans un cadre politique ou public pourrait donner lieu à des poursuites judiciaires. Le camp Ongoundou Loundah rappelle que «l’intéressé n’en est pas à son premier manquement», évoquant également son départ du siège du parti avec du mobilier, une enseigne, divers équipements, ainsi qu’un véhicule Toyota Prado mis à sa disposition en 2023.

Selon Josephine Afouari Obouono, secrétaire exécutif adjoint, «il s’agit d’un opportunisme politique construit sur le mensonge», ajoutant que «le Parti Réagir, indépendant de tout pouvoir, est déterminé à préserver sa ligne politique et son intégrité contre toute tentative de récupération». À l’approche des élections locales et législatives de 2025, dans un contexte de recompositions politiques, cette prise de position vise à clore un long différend interne. Par ailleurs, le mercredi 23 juillet vers 11 heures, le président Michel Ongoundou Loundah et le député Jean-Valentin Leyama se sont rendus au ministère de l’Intérieur pour y déposer un courrier destiné à informer leur tutelle sur la situation politique et organisationnelle du parti Réagir.

Cette démarche visait à signaler une situation institutionnelle persistante, selon eux, entretenue depuis plusieurs mois par le ministre délégué chargé des Institutions, François Ndong Obiang. La fin de la saga ?

 
GR
 

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