Transformation du RdB en parti politique : un report qui en dit long

Initialement prévue pour le samedi 19 avril 2025, l’Assemblée générale nationale du Rassemblement des bâtisseurs (RdB) n’aura finalement pas lieu à cette date. Mais le communiqué officiel de report évoquant une volonté de «large consultation des coordinations provinciales», soulève plus de questions qu’il n’en résout, dans un contexte aussi chargé et où il est difficile de ne pas y voir une manœuvre pour désamorcer la contestation montante depuis l’annonce de la transformation du RdB en parti politique.

Avec une AG reportée et des certitudes qui vacillent, le RdB avance en pleine zone de turbulences. © D.R.
Dans un communiqué le 16 avril, la coordination générale du mouvement, invoquant la nécessité d’une consultation plus large des coordinations provinciales pour assurer une organisation optimale et une participation plus inclusive, a annoncé qu’une nouvelle date sera fixée ultérieurement pour l’Assemblée générale du Rassemblement des bâtisseurs, à l’issue de ce processus consultatif. La décision viserait pour ainsi dire, à renforcer l’unité interne et à consolider les bases d’un mouvement encore jeune. Ce, dans un contexte de remous internes et de réactions critiques depuis que le RdB a annoncé son intention de se transformer en parti politique.
Une décision officielle qui masque un malaise
Cette transition jugée «précipitée» a suscité des interrogations sur les véritables intentions du mouvement, créé à l’initiative du président de la Transition. Les coordinations provinciales auraient fait part de leur malaise, estimant que le mouvement, conçu au départ comme une force de soutien à Brice Clotaire Oligui Nguema risquait de devenir un instrument partisan au service d’intérêts particuliers. La publication du communiqué annonçant le report sur les plateformes officielles du RdB n’a fait qu’exacerber les réactions. Plusieurs voix critiques s’en sont félicitées, considérant ce recul comme salutaire et révélateur d’un dysfonctionnement plus large.
Parmi elles, ce témoignage cinglant : «il faut revoir toute votre organisation, car très sincèrement vous avez été médiocres pendant la campagne. Avec des jeunes très arrogants pour ne pas dire très impolis. Le chef de l’État prend la peine de vous faire confiance et vous vous arrangez à ne pas prendre cela comme une opportunité. Soyez sérieux un tant soit peu dans ce pays et ne soyez pas une pierre d’achoppement pour notre président. (…) Brice Clotaire Oligui Nguema lui-même a fait sa campagne. Donc, organisez-vous bien comme des jeunes qui veulent vraiment le développement de leur si beau pays».
Le silence stratégique (?) du président Oligui
Alors que Brice Clotaire Oligui Nguema, n’a pour l’heure toujours pas pris position publiquement, son silence alimente les spéculations. En se tenant à l’écart de ce débat, il entretient un flou, stratégique (?), que d’aucuns lisent de de deux façons : une prise de distance prudente voire une désapprobation tacite vis-à-vis d’un processus prématuré ou une attente tactique, le temps que les tensions internes se régulent d’elles-mêmes. Quoi qu’il en soit, le silence présidentiel empêche la clarification politique attendue. La légitimation même de la transformation du RdB en parti repose en grande partie sur la position d’Oligui Nguema, dont la parole est d’ailleurs jugée déterminante.
Report tactique ou recul assumé ? La question se pose donc avec acuité. À la suite de la levée de boucliers qui a accompagné l’annonce de la mutation du RdB en parti, ce report pourrait bien traduire une reconsidération discrète de la stratégie initiale. Une tentative de calmer le jeu, mais il peut tout aussi s’agir d’un temps de manœuvre. Un moment suspendu pour recomposer les équilibres internes, tester les rapports de force, et éventuellement revoir la stratégie de manière plus inclusive. Faute d’un consensus, la direction du mouvement pourrait pour ainsi dire, bien jouer la montre dans l’attente d’un contexte plus favorable.
Entre pause calculée et épreuve de maturité pour le mouvement
Plus encore, d’un arbitrage venu du sommet. Dans tous les cas, cette séquence révèle les limites d’un projet politique né dans la sphère institutionnelle, mais projeté dans un champ partisan sans réel ancrage idéologique ou structurel solide. Un test à l’issue duquel le RdB montrera s’il peut dépasser les clivages naissants et faire émerger une ligne cohérente, ou s’il restera une coquille politique alimentée par les rapports de pouvoir plus que par un projet collectif d’autant plus qu’entre outil de mobilisation pour la Oligui Nguema et future formation politique, il peine encore à définir sa nature exacte.
En attendant, la coordination générale appelle les coordinations à «se tenir prêtes et à demeurer mobilisées pour les prochaines échéances». Un appel à la vigilance qui laisse néanmoins entendre que le RdB n’a pas renoncé à son ambition politique, mais reste à savoir sous quelle forme elle se concrétisera. Les prochaines déclarations, et particulièrement celles du président Oligui sur l’érection de son parti politique, seront donc scrutées avec attention. Tant, c’est dans son positionnement que réside la clé de l’équation du RdB.

2 Commentaires
Sur conseil de ses collaborateurs et amis, Oligui a souhaité une hyper présidentialisation du pouvoir et au regard des résultats des élections il aurait besoin d’un Méga-Parti Politique.
Il dit s’être inspirer de la …France en Marche. de Emmanuel Macron. Parti de Macron qu’on pourrait qualifie aujourd’hui non plus de …La France en Marche …mais… La France en Déroute… (kia, Kia, kia…)
Qu’il réfléchisse bien et observe tous les déboires actuels de ce parti de Macron en France pour vite tirer des leçons avant de s’y lancer.
Aujourd’hui le Parti de Macron n’a plus de légitimité. Macron gouverne aujourd’hui grâce aux alliances avec des partis politiques traditionnels. Ce qui ne lui laisse plus une grande marge de manœuvre. Car chaque parti a son idéologie, son histoire, sa philosophie et j’en passe…
En somme, Dame Lekogo (et compagnie) 1- RdB (futur Parti politique)0.
Donc, nous devrions avoir peur de ces gens qui font plier et ridiculisent aux yeux du monde, la plateforme du présdent (avec son Avocat Me Nzigou!).
La leçon à retenir: la mise au pas?
Patriotiquement Vôtre!