Alors que le Gabon dépasse les recommandations minimales de l’OMS en matière de collecte de sang, des failles subsistent dans la sécurisation du système transfusionnel. Entre législation attendue, don bénévole encore insuffisant et enjeux de santé publique, les autorités appellent à une mobilisation collective pour renforcer cette chaîne vitale.

Le Gabon doit sécuriser son système transfusionnel. © D.R.

 

Le Gabon enregistre des avancées encourageantes en matière de transfusion sanguine, mais des efforts restent nécessaires pour garantir un système pleinement sécurisé, équitable et conforme aux normes internationales. S’exprimant à l’ouverture des premières Journées nationales de la transfusion sanguine le 27 mai, Jean Rémi Ossibadjouo, le directeur général du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), a indiqué qu’«en 2024, le pays a collecté 27 317 poches de sang, soit 24 dons pour 1 000 habitants», dépassant largement le seuil minimal de 10 dons pour 1 000 habitants recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Malgré cette performance en matière de collecte, la sécurité transfusionnelle demeure un enjeu majeur. Selon lui, 31 % des dons proviennent encore de donneurs familiaux : une pratique jugée à risque par les experts en santé publique. Seulement 69 % des dons sont volontaires et gratuits, loin du seuil de 80 % préconisé par l’OMS. Autre indicateur préoccupant : seuls 6 % des donneurs sont fidélisés. Face à ces constats, Jean François Ndongou, le président de l’Assemblée nationale de transition, appelle à un renforcement du cadre juridique. pour lui, le Parlement devrait «légiférer pour garantir un cadre juridique sécurisé».

Il préconise des textes de loi visant à encourager le don volontaire et gratuit, mais aussi à organiser rigoureusement la collecte, la conservation et la distribution du sang, conformément aux standards internationaux. Il insiste également sur la nécessité pour le Parlement de jouer un rôle de veille et d’évaluation des politiques publiques en matière de santé, notamment dans le domaine de la transfusion. «La transfusion sanguine ne saurait rester en marge des politiques sanitaires»,estime pour sa part, le ministre de la Santé, Adrien Mougougou. Il considère qu’elle constitue «un levier fondamental de l’objectif de développement durable n°3».

Lequel, vise à garantir l’accès de tous à des soins de santé sûrs, efficaces, de qualité et à un coût abordable. Jean Rémi Ossibadjouo affirme qu’à ce jour, 85 % des produits sanguins transfusés dans le Grand Libreville bénéficient d’une traçabilité complète. Un point positif, mais qui souligne aussi la nécessité d’étendre cette rigueur à l’ensemble du territoire national.

 
GR
 

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