Transition au Gabon : un exemple de responsabilité législative salué par l’Union européenne

À l’occasion de la Conférence de haut niveau des présidents de Parlement d’Afrique centrale et de l’Ouest, tenue récemment à Libreville, l’ambassadrice, cheffe de la délégation de l’Union européenne au Gabon, Cécile Abadie a salué l’engagement des parlementaires de transition dans la refondation de l’ordre constitutionnel. Sans ériger le Gabon en modèle, elle en a souligné les avancées et les enseignements.

L’ambassadrice, cheffe de la délégation de l’Union européenne au Gabon, Cécile Abadie a salué l’engagement des parlementaires de transition dans la refondation de l’ordre constitutionnel. © D.R.
Participant à l’ouverture de cette rencontre interparlementaire organisée par l’Union interparlementaire (UIP), le Parlement de la Transition du Gabon, IDEA International et l’Union européenne, l’ambassadrice européenne, Cécile Abadie a d’abord rappelé l’importance du contexte : la tenue de la présidentielle du 12 avril dernier, l’annonce d’un calendrier pour la mise en œuvre de la nouvelle Constitution et la perspective d’élections législatives, locales et sénatoriales qui mettront fin à la désignation des membres du Parlement de transition.
Mais, loin d’être une simple phase d’attente, la transition gabonaise s’est distinguée, selon elle, par l’engagement réel des parlementaires. « Beaucoup de parlementaires de la transition ont souvent tenu à souligner que ce n’était pas parce qu’ils avaient été nommés que le parlement devait pour autant devenir une simple chambre d’enregistrement », a-t-elle observé. Les débats nourris, notamment autour de la réforme constitutionnelle, témoignent, selon Cécile Abadie, d’un sens aigu de la responsabilité et de l’intérêt général.
Deux facteurs clés ont, à ses yeux, donné à ce parlement non élu une véritable portée politique : « Le premier, c’est la diversité, avec des parlementaires venant non seulement de partis politiques différents et auparavant opposés, mais aussi de la société civile. Le deuxième, c’est le sens de la responsabilité devant les citoyens qui ont voulu donner leur chance à ce processus de transition, mais en attendaient beaucoup. »
L’élection comme horizon de légitimité
L’ambassadrice a relevé que la transition gabonaise s’est engagée dans un choix clair : celui de renforcer la légitimité des institutions par le recours au suffrage universel, y compris au niveau local. « L’élection et la légitimité qu’elle offre sont apparues comme quelque chose de désirable, de nature à rendre plus fort celui ou celle qui va exercer son mandat », a-t-elle souligné.
Elle a toutefois pris soin de ne pas ériger le Gabon en modèle figé, précisant avec prudence : « Il faut parfois se méfier des modèles. Nous le savons bien en Europe avec nos 27 systèmes tous différents, chacun avec ses singularités et ses imperfections. » Cela n’empêche pas, selon elle, que le chemin parcouru par Libreville constitue « certains enseignements intéressants » susceptibles de nourrir la réflexion sur les moteurs d’un retour effectif à l’ordre constitutionnel.
Légitimité, responsabilité, pluralisme : les piliers d’une transition crédible
En filigrane de son discours, l’ambassadrice a esquissé les lignes de force d’une transition réussie : pluralité des voix, sens du devoir public et projection vers des institutions élues. Elle a aussi souligné les effets collatéraux d’une période transitoire : incertitudes institutionnelles, frilosité des investisseurs et affaiblissement de la voix du pays à l’international. D’où, selon Cécile Abadie, la nécessité de baliser cette transition par des repères démocratiques solides.
« L’objectif d’un fonctionnement plus démocratique des institutions et d’un retour à un ordre constitutionnel durable dans les meilleurs délais était un engagement pris par les autorités vis-à-vis des citoyens, avant même la communauté internationale », a-t-elle insisté.
Alors que le Gabon s’apprête à tourner la page de la transition au sein de ses Parlements, les paroles mesurées de l’Union européenne résonnent comme un encouragement à faire de cette période d’exception un socle de consolidation démocratique.

1 Commentaire
Non Madame, le Gabon est encore très loin d’être un exemple, regardez les problèmes du Gabon, le chômage, le social zero,la corruption, détournement, l’hypotisme, etat de droit et la justice zero,la liberté d’expression zéro, les citoyens sont kidnappé, séquestré, torturé et jusqu’à la mort pour certains cas,les journalistes sont kidnappé, séquestré et torturé, l’argent de la presse est détourné,et les responsables continuent au gvnment.