Le 1er juin 2025, le transport aérien au Gabon devrait enregistrer de nouvelles taxes dans ses tarifications. Le ministère des Transports l’a fait savoir le 30 avril dernier. Il annonçait un «changement des taxes de sûreté aéroportuaire sur les passagers dans les aéroports du Gabon». Ce que n’apprécient pas forcément les responsables d’Afrijet/FlyGabon qui demandent la révision à la baisse de ces taxes et annoncent sa suppression jusqu’au 1er octobre 2025. 

Afrijet/FlyGabon invite les parties une véritable réflexion sur le financement du transport aérien, et autres, au Gabon. © D.R.

 

Face au récent communiqué du ministère des Transports annonçant le «changement des taxes de sûreté aéroportuaire sur les passagers dans les aéroports du Gabon», les responsables de la compagnie nationale Afrijet/FlyGabon estiment que cette «décision d’augmenter de 133% la taxe de sûreté (dite «WZ») propulse la part des taxes passagers dans la composition du prix des billets à des niveaux inédits au Gabon». Face à cette situation, la compagnie nationale décide de suspendre, pour la période estivale, la mise en œuvre de cette taxe sur les billets. Elle indique que «cette suspension est applicable aux billets qu’elle commercialise directement dans ses points de vente».

Sans concertation avec les opérateurs économiques et sans étude d’impact

Afrijet/FlyGabon rappelle que cette augmentation on a été décidée, le 30 avril, sans concertation avec les opérateurs économiques et sans étude d’impact sur le trafic et la mobilité sur le territoire natonal. Elle souligne en outre que «sa mise en œuvre au 1er juin 2025 appelle un préavis très court au regard des modifications à effectuer sur les plateformes informatiques de réservations», de même que «les compagnies aériennes sont mises devant le fait accompli et instrumentalisées en outil de collecte, subissant l’impact en termes d’image et de réputation de la hausse des billets».

On apprend de la communication de la compagnie que le rehaussement de cette taxe intervient 12 mois après la création d’une taxe de sécurité (dite «N7») au profit de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac), visant principalement le trafic domestique. Une taxe s’ajoutant à de multiples autres taxes aéroportuaires dont la taxe d’infrastructure GSEZ (dite «R4») validée par la loi des finances rectificative en décembre2022 pour, notamment, construire un nouvel aérogare à Libreville. «Construction qui n’a pas réellement débuté deux (2) ans et demi plus tard», dénonce le transporteur aérien, non sans indiquer que «cette inflation de taxes interroge dans un contexte où l’État a réalisé des efforts sans précédent en matière de subvention, tant aux aéroports qu’aux agences publiques».

Des efforts annihilés par des hausses de taxes passagers

Pour les dirigeants de FlyGabon, les efforts constants, voulus dans le cadre de ce projet, visant à proposer des tarifs attractifs se trouvent «une nouvelle fois annihilés par des hausses de taxes passagers mais aussi par une absence de réglementation du métier d’agents de voyage en République gabonaise». En effet, les agences de voyage modifient les prix et les conditions associées sans sanction.

Au terme de ces observations et remarques, Afrijet/FlyGabon fait savoir qu’à l’approche des vacances scolaires, elle décide de suspendre la répercussion de la hausse de la taxe WZ, pourtant applicable au 1er juin 2025 et de la repousser au 1er octobre 2025. «Ce faisant la compagnie s’expose financièrement mais prend une décision courageuse, dans l’intérêt ultime des passagers», précise-telle, ajoutant que «cette suspension est applicable aux billets qu’elle commercialise directement dans ses points de vente».

Elle invite par ailleurs les parties à une véritable réflexion sur le financement du transport aérien, la mesure de l’efficacité de la fiscalité, l’utilisation transparente des fonds prélevés sur les billets et les mesures d’économies budgétaires consenties par chaque agence au profit de la compétitive de l’aviation gabonaise.

Dans sa communication, le ministère des Transports indiquait que pour le non-reversement de cette redevance, des sanctions sont prévues.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Randy dit :

    Une décision incompréhensible quand on voit déjà le prix ahurissants des billets d’avion.

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