Transports publics : clap de fin pour la gratuité Covid, retour à la réalité

Au prix fort du Covid-19, le gouvernement gabonais avait décidé de la gratuité du transport public terrestre dans le but de soulager les populations en difficultés. Près de cinq années après, les principales sociétés publiques, Sogatra et Trans’Urb s’essoufflent. Aussi, à l’issue de Conseil des ministres du 20 juin, le président de la République a souhaité un retour progressif à la normale. En clair, cette mesure sociale va être levée. Le gouvernement envisage un abonnement à l’année.

Bus de Trans’Urb en fin de parcours au garage. © Facebook
Le Gabon s’achemine inexorablement vers la fin de la gratuité instaurée en 2020 dans les transports publics du fait de la pandémie du Covid-19. C’est l’une des décisions du Conseil des ministres du 20 juin 2025 présidé par le président de la République, par ailleurs chef du gouvernement. Au terme de cette gratuité, l’Exécutif envisage un système d’abonnement annuel pour les usagers habituels de la Société gabonaise de transport (Sogatra) et Trans’Urb.
Selon le rapport du Conseil des ministres «le président de la République a demandé au ministre en charge des Transports d’amorcer la sortie progressive de la gratuité des transports urbains publics, instaurée en réponse à la pandémie de Covid-19». Pour le conclave gouvernemental ce «dispositif, devenu intenable financièrement, affecte aujourd’hui la stabilité des entreprises publiques de transport que sont Trans’Urb et Sogatra».
Pour passer à la prochaine étape ou à la nouvelle formule, le ministre d’État, en charge des Transports «devra soumettre une nouvelle politique tarifaire fondée sur un système d’abonnements annuels modulés selon des critères sociaux». Ce qui devrait, précise le gouvernement, permettre «d’assurer la viabilité économique et la continuité du service sans compromettre la solidarité nationale».
Alors que la pandémie de Covid-19 a fortement impacté les économies du monde, le Gabon, alors dirigé par Ali Bongo, avait pris une série de mesures d’aide massive à destination de la population dont la «gratuité pour tous les usagers dans les transports terrestres assurés par les entreprises publiques». Depuis lors, cette disposition n’a pas été levée et pendant ce temps, les deux entreprises de transport public peinent à fonctionner, enregistrant depuis la mise en place de cette décision davantage de difficultés.
Pour la Sogatra, première entreprise de transport au Gabon depuis 1997, les syndicats ont de tout temps donné de la voix suite aux nombreux maux et dysfonctionnements à l’origine de ces difficultés parmi lesquelles, un parc automobile quasiment obsolète. En conséquence, l’entreprise slalome entre le vieillissement des équipements, les salaires impayés et les grèves à répétition. De naissance récente, Trans’Urb, fait également face à de nombreux problèmes et difficultés qui sapent l’atteinte de ses objectifs.
La décision du gouvernement devra donc certainement permettre d’insuffler un nouveau souffle à ces entreprises de transport public terrestre afin qu’elles méritent leur place de leader dans ce secteur au niveau national et satisfassent, à tous points, aux attentes des populations.

3 Commentaires
Quand on parle de populisme, voilà un exemple. 5 années de gratuité! Les gabonais ne veulent pas de gratuité, mais ils veulent la dignité. Elle passe un petit effort qu’ils peuvent faire pour aider l’état à bâtir et entretenir des infrastructures. Cela passe par payer le transport publique même a prix réduit.
Puisqu’on passe a la digitalisation, on peut demander à nos startups et à la société qui fabrique les compteurs électriques, s’ils peuvent mettre en place un système de paiement avec des cartes magnétiques. Ca empêchera aux chauffeurs et contrôleurs de détourner. Si en 2025 les ingénieurs et techniciens gabonais ne peuvent pas développer de tels systèmes, ne gaspiller l’argent à enrichir les autres. Continuez avec les tickets papiers. Et il est temps que notre gouvernement dépensent en R&D pour que dans nos universités de tels projets puissent se développer en partenariat avec les PME.
Basse frangin, proposition digne d’intérêt, le jeune mark Alexandre de l’économie numérique serait bien inspiré de mettre en œuvre cette proposition pour soutenir et tracer les recettes générées par les transports publics, légion de la prédation, déployés pendant le ngori pour soulager plusieurs compatriotes et aussi les journaliers clandestins usagers des officines montées du côté d’owendo de toutes pièces par les délinquants de la young-team qui ont géré le bord de mer après l’explosion de l’ajev….