[Tribune] Un Haut-commissariat pour faire de la Diaspora gabonaise un atout majeur pour le développement national

Près d’un an après l’engagement pris par le Président de la Transition, le Dr Marie-Josée Ngomo ep Klutsch, cancérologue et Coordinatrice Générale de la Confédération de la Diaspora Gabonaise Multi Continentale (G10), interpelle les autorités sur la nécessité urgente de concrétiser la création du Haut-Commissariat de la Diaspora. Dans cette tribune, elle plaide pour une institution qui transformerait le potentiel inexploité des Gabonais de l’étranger en véritable levier de développement national, en facilitant leur retour et leurs investissements au pays.

«En valorisant notre diaspora, nous ne faisons pas que les accompagner, nous investissons dans l’avenir de notre nation, en construisant un Gabon plus résilient, innovant et prospère pour tous», dixit Marie-Josée Ngomo ep Klutsch. © GabonReview

Le Dr Marie-Josée Ngomo ep Klutsch est cancérologue médicale, et Coordinatrice Générale de la confédération.de la diaspora gabonaise multi continentale -G10. © D.R.

Le Gabon, à l’instar de nombreuses nations, possède une richesse inestimable disséminée à travers le monde : sa diaspora. Des milliers de Gabonaises et de Gabonais, forts de leurs expériences, de leurs compétences et de leurs réseaux acquis à l’étranger, représentent un potentiel de développement économique et social colossal pour notre pays. Il est désormais crucial de concrétiser ce potentiel par la création d’un Haut-Commissariat de la Diaspora (HCD), une institution dédiée à faciliter leur retour et à catalyser leurs investissements au Gabon.

Trop souvent, nos compatriotes de l’étranger sont perçus comme de simples émigrés. Pourtant, ils sont des ambassadeurs de notre culture, des ponts vers des marchés et des savoir-faire internationaux, et des sources de capitaux et d’innovations. Qu’ils soient ingénieurs, entrepreneurs, médecins, artistes ou chercheurs, ils détiennent une expertise diversifiée et une vision du monde qui, si elles sont bien canalisées, peuvent accélérer notre marche vers l’émergence.

Toutefois, la volonté de ces talents de rentrer au pays ou d’investir dans leur patrie se heurte à des obstacles bien réels. Le processus de retour est souvent complexe: reconnaissance des diplômes, recherche d’emploi adaptée, réintégration sociale et familiale, et parfois, un sentiment d’isolement face aux démarches administratives. De même, l’investissement depuis l’étranger peut être décourageant en raison du manque d’informations claires, de la complexité des procédures, ou d’une perception de risques liés à l’environnement des affaires. Ces freins, s’ils ne sont pas levés, transforment une opportunité en frustration.

Un Haut-Commissariat de la Diaspora, basé au Gabon, rattaché directement à la présidence de la République pour maximiser son efficacité offrirait une réponse structurée à ces défis. Cette institution aurait pour vocation d’être un guichet unique et un partenaire privilégié pour chaque membre de la diaspora désireux de contribuer activement au développement du Gabon. Ses missions seraient les suivantes :

1. Faciliter le Retour et la Réintégration : Le Commissariat pourrait offrir un accompagnement personnalisé pour la reconnaissance des qualifications, l’orientation professionnelle, et l’aide à la recherche de logement. Il mettrait en place des programmes de mentorat et des réseaux d’intégration pour assurer une transition douce et productive.
2. Encourager et Sécuriser l’Investissement : Il servirait de plateforme d’information sur les opportunités d’investissement au Gabon, les cadres légaux et fiscaux. Il simplifierait les démarches administratives, offrirait des conseils juridiques et financiers, et mettrait en relation les investisseurs de la diaspora avec les acteurs économiques locaux. Des propositions de mécanismes d’incitation spécifiques et une protection renforcée des investissements pourraient être envisagés pour instaurer un climat de confiance indispensable.

Si la création de cette structure peut être vue par certains comme une simple mesure administrative obérant à la marge le budget de l’État, nous répondons que c’est un investissement rentable à moyen terme pour le Gabon et l’État gabonais ; Plus encore, c’est un acte de reconnaissance et de confiance envers nos compatriotes de l’étranger. Le HCD permettrait au Gabon de bénéficier d’un précieux « brain gain », d’un afflux de capitaux, de transferts de technologies et de compétences, et d’une diversification de notre économie. En valorisant notre diaspora, nous ne faisons pas que les accompagner, nous investissons dans l’avenir de notre nation, en construisant un Gabon plus résilient, innovant et prospère pour tous.

Il est temps de passer de la parole aux actes. La mise en place d’un Haut-Commissariat de la Diaspora est une nécessité pour un État stratège. C’est un appel à l’unité nationale, un pont jeté vers ceux qui, malgré la distance, n’ont jamais cessé d’aimer leur pays et de croire en son potentiel.

Faisons de cette promesse de création du HCD, cet engagement pris par son Excellence Monsieur Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA lors de son discours officiel à Paris le 1^er juin 2024 (il y a presque 1 an…) devant un parterre des Gabonais vivant à l’étranger, une réalisation pleine et entière pour que la diaspora gabonaise devienne un moteur essentiel de notre développement.

Pour l’essor d’un Gabon nouveau, le pays a besoin de tous ses fils et ses filles patriotes qu’ils vivent sur le territoire gabonais ou hors du territoire gabonais.

Que Dieu bénisse notre beau pays le Gabon !

Pour la Confédération de la Diaspora Gabonaise Multi Continentale – G10

Dr Marie-Josée Ngomo ep Klutsch

Cancérologue médicale,

Coordinatrice Générale