Le Gabon franchit une nouvelle étape dans la gouvernance de son secteur extractif. Le ministère des Mines vient de réceptionner un laboratoire mobile d’analyses minérales destiné à authentifier la qualité des minerais issus du sous-sol avant leur exportation. Objectif : mieux contrôler, optimiser les recettes fiscales et protéger les populations.

Le ministre Gilles Nembé vérifiant le matériel du laboratoire mobile, le 6 août 2025. © GabonReview

 

Le contrôle de la chaîne de valeur minière se renforce au Gabon. Le 6 août 2025, le ministre des Mines et des Ressources géologiques a officiellement réceptionné le tout premier laboratoire mobile d’analyses minérales du pays. Véritable bijou technologique, ce camion équipé d’appareils de pointe pourra réaliser des analyses in situ des minerais extraits sur l’ensemble du territoire national. Une avancée saluée comme déterminante dans la lutte contre les déclarations approximatives et les pertes fiscales.

«Le but de ce laboratoire est de pouvoir vérifier in situ la qualité des minéralisations commercialisables depuis le port d’Owendo. Il est question de savoir quelle est la concentration réelle des minerais vendus», explique Alain Serge Nzamba Manzanza, directeur général géologie et du support minier. Dans un premier temps, l’équipement se concentrera sur le manganèse – principal minerai exporté – avant d’étendre ses analyses au fer.

En permettant des prélèvements précis au plus près des sites d’exploitation, ce laboratoire mobile répond à un impératif de transparence voulu par les autorités. «Ce dispositif permettra à la direction générale compétente de se déplacer sur l’ensemble du territoire national afin de réaliser les analyses de bases indispensables au contrôle de la qualité des minerais extraits (…) Ceci dans l’objectif d’optimiser les recettes fiscales issues de l’exploitation de nos ressources minières», souligne Paul Emmanuel Ivala, coordinateur du Projet d’appui à la diversification de l’économie gabonaise (PADEG).

Un outil important pour la République gabonaise

Vue du laboratoire mobile d’analyses et photo de famille. © GabonReview

Pour le ministre des Mines, Gilles Nembé, cet outil illustre la volonté du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, de mieux encadrer la production nationale. «Avec cet outil, nous avons maintenant la capacité d’aller partout où il y a des minerais, analyser les minerais in situ, remonter l’information et vérifier si les teneurs sont effectivement alignés par rapport à ce qui a été déclaré», insiste-t-il.

Mais le laboratoire ne s’arrête pas au seul contrôle fiscal. Il servira également à surveiller les zones de radioactivité résiduelle, comme Maboumine ou Mounana, et à sécuriser les populations exposées. Capable d’analyser la qualité de l’eau, il pourra déterminer si celle-ci est impropre à la consommation du fait de la présence de minéraux lourds.

Cette innovation arrive dans un contexte où les liquidations minières se basent encore majoritairement sur des déclarations des opérateurs. Résultat : la contribution du secteur au PIB stagne autour de 6 %. Avec ce dispositif mobile, l’État entend désormais s’appuyer sur des données scientifiques fiables pour valoriser au mieux ses richesses naturelles et renforcer la souveraineté nationale sur l’ensemble de sa chaîne minière.

Le Projet d’appui à la diversification de l’économie gabonaise (PADEG) est un projet multisectoriel financé par la Banque africaine de développement (BAD) et dont le secteur minier est dit prioritaire. Il a démarré en octobre 2020 et devrait prendre fin en décembre 2026.

 
GR
 

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