Alors que le Gabon amorce une nouvelle phase de son histoire politique, Magali Palmira Wora a présenté, le 20 mars 2025, un projet ambitieux intitulé : «Un souffle nouveau pour les arts et la culture au Gabon» destiné à insuffler un nouvel élan au secteur des arts et de la culture. Convaincue que la transition en cours doit aussi être celle d’un renouveau culturel, elle d’ores et déjà soumis ce plan au candidat Brice Clotaire Oligui Nguema dont elle est un des soutiens. Son ambition est claire : faire des industries créatives un levier de développement national et offrir aux artistes un cadre structuré, protégé et valorisé.

Pour Magali Palmira Wora, l’avenir des arts et de la culture demeure une question essentielle. © D.R.

 

Ancienne directrice générale des Arts et des Industries culturelles au ministère de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Arts, Magalie Wora est une actrice majeure du secteur culturel. Pour elle, l’avenir des arts et de la culture demeure une question essentielle. Elle insiste sur la nécessité de placer la culture au cœur du développement national et de garantir aux artistes un environnement propice à la création et à la reconnaissance de leur travail.

Dans son plaidoyer pour une revalorisation économique des arts, cette manager et ingénieure culturelle ne mâche pas ses mots : «La culture ne peut plus être reléguée au rang de simple divertissement. Elle est un moteur économique, un levier d’influence et un marqueur identitaire fort.» Selon elle, il est urgent de structurer l’écosystème culturel afin d’assurer une meilleure protection et reconnaissance des artistes.

Trois axes pour une politique culturelle efficace

Magali Palmira Wora défend avec force l’idée que les arts et la culture doivent occuper une place centrale dans la construction du Gabon post-transition. © D.R.

Pour atteindre ces objectifs, Magali Palmira Wora propose une stratégie en trois axes : le renforcement et la valorisation économique de l’écosystème artistique et culturel, la dynamisation de la protection sociale et du bien-être des artistes, ainsi que l’amélioration de la gouvernance du secteur des industries créatives et culturelles.

Elle insiste sur la mise en place de mécanismes garantissant une reconnaissance effective du travail des créateurs. Selon elle, le droit d’auteur doit être mieux protégé et le statut de l’artiste officiellement reconnu pour assurer une meilleure rémunération et une plus grande sécurité professionnelle. Elle plaide également pour l’instauration d’un quota de diffusion favorisant les œuvres locales, leur permettant ainsi de gagner en visibilité sur la scène nationale et internationale.

Au-delà de l’aspect économique, la protection sociale des artistes est au cœur de ses préoccupations. Elle souligne que de nombreux créateurs rencontrent des difficultés lorsqu’ils font face à des problèmes de santé, faute de couverture adaptée. « Un artiste malade ou en détresse ne devrait jamais être laissé pour compte », affirme-t-elle. Pour y remédier, elle propose la création d’une mutuelle santé dédiée aux artistes et entrepreneurs culturels, en collaboration avec la CNAMGS et la CNSS, afin d’assurer un accès aux soins et une prise en charge efficace des accidents de travail.

Vers une gouvernance claire et structurée du secteur culturel

L’organisation et la gouvernance du secteur figurent également parmi ses priorités. Magali Palmira Wora insiste sur l’urgence de structurer les métiers de la culture et d’établir des collaborations étroites avec l’ANPI, la Chambre de commerce et la Chambre de l’artisanat pour créer un cadre juridique stable et adapté aux réalités du secteur. « Il est essentiel que nos artistes puissent évoluer dans un environnement professionnel sécurisé, avec des règles claires et des garanties sociales », explique-t-elle.

Elle préconise aussi l’élaboration de conventions collectives spécifiques aux métiers artistiques afin d’assurer des conditions de travail décentes aux acteurs culturels. Par ailleurs, elle insiste sur la nécessité de régulariser le secteur du spectacle et de renforcer les relations de coopération avec les ambassades et les institutions culturelles internationales. La question de la mobilité des artistes et de la traçabilité des œuvres culturelles est, selon elle, un enjeu majeur. Elle plaide pour un cadre douanier clair qui faciliterait la circulation des artistes et l’exportation des œuvres, tout en protégeant le patrimoine culturel gabonais contre les ventes illégales.

Un appel à l’action pour un Gabon culturellement ambitieux

Magali Palmira Wora défend avec force l’idée que les arts et la culture doivent occuper une place centrale dans la construction du Gabon post-transition. Elle refuse que ce secteur soit relégué au second plan et appelle à une prise de conscience politique et sociale quant à son importance. «Nous devons cesser de voir la culture comme un luxe. Elle est une richesse, une force et une arme stratégique pour le Gabon», martèle-t-elle.

Elle exhorte les autorités à intégrer la culture comme un pilier essentiel du Nouveau Gabon, aux côtés de l’économie, de l’éducation et de la santé. Son projet repose sur une conviction forte : «Un pays qui néglige sa culture se prive d’un avenir

À travers cette initiative, elle veut instaurer une dynamique nouvelle, portée par une vision ambitieuse et pragmatique. Elle espère que son projet sera entendu et intégré dans les politiques culturelles du futur gouvernement, afin que le Gabon puisse pleinement exploiter le potentiel de ses talents et de son patrimoine artistique. Plus qu’un simple programme, c’est une véritable vision de société qu’elle propose, où la culture devient un moteur de développement et un élément clé de l’identité nationale.

 
GR
 

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