Le projet de décret fixant les modalités de la coordination de l’action gouvernementale, adopté lors du Conseil des ministres du 8 mai précise pour la première fois les contours du rôle de vice-président du gouvernement, un poste récemment confié à Barro Chambrier. Ce dernier se voit attribuer des missions de coordination stratégique qui marquent une rupture institutionnelle dans la nouvelle République.

Le vice-président du gouvernement lors du Conseil des ministres du 8 mai 2025. © Com. présidentielle 

 

Nommé premier vice-président du gouvernement gabonais, Barro Chambrier entre de plain-pied dans une ère inédite de l’organisation institutionnelle du pays. Si l’article 69 de la nouvelle Constitution, issue de la loi référendaire n°002-R/2024 du 19 décembre 2024, établit que le vice-président du gouvernement est chargé de la coordination de l’action gouvernementale, le Conseil des ministres du 8 mai a franchi un cap en adoptant un projet de décret détaillant précisément les modalités de cette mission. Une première dans l’histoire politique du Gabon.

Pris en application des articles 69 et 95 de la Constitution, ce décret confère à Barro Chambrier des attributions claires et structurantes. Sous l’autorité du président de la République, il assurera désormais la coordination effective entre l’Exécutif et le Législatif, incarnant ainsi un véritable relais stratégique au sommet de l’appareil d’État. Selon le communiqué final du Conseil des ministres, le texte marque aussi l’entrée en vigueur concrète de la «cinquième République», dans laquelle le vice-président du gouvernement assiste formellement le chef de l’État dans la direction du Gouvernement.

Des prérogatives précises et stratégiques

Les responsabilités confiées à Barro Chambrier sont vastes : il est désormais chargé de convoquer et de présider les Conseils et Comités interministériels, d’étudier, en lien avec les ministères concernés, les dossiers soumis à l’examen du Conseil interministériel, de proposer l’ordre du jour du Conseil des ministres au président de la République, de suivre l’exécution des décisions prises et de veiller à la régularité du fonctionnement de l’administration centrale comme de l’ensemble des services publics.

Ce décret donne à Alexandre Barro Chambrier une place centrale dans l’appareil d’État, bien au-delà d’un rôle protocolaire. Il inaugure un précédent qui pourrait redéfinir durablement l’équilibre des pouvoirs au sein de l’exécutif gabonais. Avec ce décret, le Gabon entre dans une configuration institutionnelle où le pouvoir exécutif s’articule désormais autour d’un binôme présidentiel. Si la fonction de vice-président du Gouvernement semblait jusqu’ici symbolique, elle prend désormais un relief stratégique. La concentration de missions de coordination, de supervision et de suivi entre les mains de Barro Chambrier en fait un chef d’orchestre de l’action gouvernementale.

 
GR
 

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