Vidéo virale du juge et de Noureddin Bongo : La Justice annonce une enquête administrative et déontologique

Alors que la vidéo fuitée, présentant le prévenu Noureddin Bongo Valentin et un juge d’instruction, est à l’origine d’une grosse polémique dans le pays, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a annoncé, le 9 juillet, des enquêtes administratives et déontologiques. Elles pourraient aboutir à des sanctions.

La saisine du ministère de la Justice pourrait aboutir à des sanctions. © D.R.
Eu égard à la vidéo de l’échange, «en toute familiarité», entre Noureddin Bongo Valentin et le juge d’instruction spécialisé, répandue sur les réseaux sociaux, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a fait savoir, le 9 juillet, qu’il y aura des enquêtes administratives et déontologiques. Séraphin Akure Davain saisira à cet effet le Secrétaire permanent du Conseil supérieur de la Magistrature et le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Gabon pour en savoir un peu plus sur cette affaire, au moment où la polémique enfle.
Cette vidéo, abondamment relayée, a suscité diverses interprétation, notamment parce qu’elle aurait été tournée dans le bureau d’un juge d’instruction pendant une audition. Une audition consacrée à Noureddin Bongo Valentin, fils aîné de l’ancien président gabonais, Ali Bongo Ondimba, interpelé au lendemain des événements d’août 2023. Relevant la familiarité de la scène et l’absence de réserve due à leurs statuts respectifs, le Garde des Sceaux fait observer que si de tels faits étaient avérés, ils «constitueraient des manquements graves aux obligations du juge et de l’avocat».
En conséquence, prenant «la gravité de la situation», il a décidé de saisir le Secrétaire permanent du Conseil supérieur de la Magistrature et le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Gabon pour des enquêtes. S’il ne dit pas les sanctions encourues par les concernés, il reste que cette affaire jette du discrédit, notamment sur la Justice gabonaise.
Les observateurs et spécialistes du droit et de la justice assurent que selon les règles de procédure pénale gabonaises, «la confidentialité des échanges entre un juge d’instruction, un inculpé et son avocat doit être respectée, notamment pour garantir le secret professionnel et la dignité humaine». En conséquence, souligne-t-on, l’enregistrement clandestin et la diffusion publique d’une audience sont passibles de sanctions pénales et disciplinaires, pouvant aller jusqu’à la radiation du barreau pour un avocat.
Mais tout compte fait, ces vidéos mettant en scène ce juge et des membres de la famille Bongo affaires alimente les débats, notamment en ce qui concerne la transparence et le respect des procédures en matière de justice au Gabon. A la suite de la communication du membre du gouvernement, vivement que l’opinion soit informée des résultants de ces enquêtes.

1 Commentaire
Le ministre de la justice fait semblant ou il fait exprès? Cette vidéo met au grand jour ce que le Gabonais lambda sait depuis longtemps: la justice n’a jamais été indépendante et est étroitement inféodé au pouvoir politique. C’est très grave, pauvre de nous les makayas.