«Vous rendez-vous compte du mal que vous causez ?» : privée de son président, l’UDIS interpelle les magistrats

Dénonçant des parjures à répétition, des incohérences dans le dossier d’accusation qui, selon elle, témoignent d’une forme d’acharnement et de persécution à l’endroit de son président Hervé Patrick Opiangah, forcé à l’exil depuis plusieurs mois, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) a interpellé ce jeudi 19 juin les magistrats chargés de l’affaire.

Des militants et des responsables de l’UDIS, le 19 juin 2025, à Libreville. © GabonReview
Dans son «combat contre l’injustice constante et assumée du pouvoir judiciaire», engagé depuis la mise en examen pour viol sur mineure et inceste de son président, contraint à l’exil, l’UDIS annonce pour les prochains jours l’organisation de plusieurs «manifestations pacifiques» auxquelles elle entend convier les Gabonais acquis à sa cause. Mais en attendant, après avoir interpellé sans succès le chef de l’État, les présidents d’institutions et les leaders religieux, ce jeudi, le parti politique s’est adressé de façon plutôt critique aux magistrats du Gabon, aussi bien ceux chargés du dossier que ceux qui ne souhaitent ou n’osent pas parler pour dénoncer les manquements observés dans la gestion de cette affaire.
Or, assure-t-elle, la procédure engagée par les autorités judiciaires contre Hervé Patrick Opiangah a été «viciée de bout en bout et repose sur le parjure, le faux en écriture, l’illégalité et la préméditation». Le bureau provisoire de l’UDIS soutient en effet que, pour tenter de légitimer toutes les entorses faites à la loi dans le cadre de cette affaire, le procureur de la République et le procureur général ont aligné les parjures.
«Ni victime ni charge»
Comme elle l’avait déjà fait lors de ses précédentes sorties, la formation politique continue de soutenir qu’il n’y a eu ni viol, ni inceste, et encore moins une plainte dûment déposée contre son leader. «Le Maître des poursuites (le procureur de la République) a entamé des poursuites, le 20 novembre 2024, sans avoir de motifs de poursuite. Il n’existe ni victime ni charge. Tout repose sur une plainte déposée a posteriori (5 jours plus tard) le 25 novembre 2024, par Dame Lucie Biloghe, dont la version est différente de celle qu’elle avait donnée devant l’officier de Police judiciaire au commissariat central de Lambaréné, le 18 octobre 2024», s’étonne-t-elle, dénonçant un «acharnement obstiné et aveugle contre une personne qui n’a fait aucun mal et qui n’a commis aucun crime».
«Nous interpellons les magistrats qui ont prêté serment de remplir leurs fonctions avec indépendance, impartialité et humanité […] Vous rendez-vous compte du mal que vous causez et que vous faites injustement subir à un homme, à ses enfants, à sa famille – conventionnelle, professionnelle et politique -, à son équipe de football, le CF Mounana ? Dites-nous quel tort vous a causé Monsieur Hervé Patrick Opiangah pour que, vous, magistrats, vous le persécutiez et l’opprimiez ainsi. En tant que pères et mères de famille, spirituellement et humainement, trouvez-vous cela juste, devant Dieu, devant les hommes et devant l’histoire ?» interroge l’UDIS, qui s’insurge une nouvelle fois contre l’arrêt délivré, le 8 mai dernier, par la Chambre d’accusation. Arrêt qui rejette la demande de non-lieu formulée par les avocats d’Hervé Patrick Opiangah et qui maintient donc les accusations à l’encontre de l’homme d’affaires.

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