Intelligence artificielle : Débat à Libreville sur les défis et les opportunités en Afrique

Mieux comprendre, intégrer et exploiter l’intelligence artificielle comme un levier essentiel pour l’innovation, la transformation économique, l’amélioration de la croissance, des services publics et du développement durable en Afrique. Tel est l’objectif du rendez-vous ouvert ce jeudi 5 décembre par le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima. Axée sur la thématique «l’Intelligence artificielle en Afrique : défis et opportunités à relever», cette rencontre de Libreville réunit les représentants des institutions académiques et de recherche, des ministères et administrations publiques, des organisations internationales et régionales, des entrepreneurs et startups innovantes, ainsi que des étudiants en nouvelles technologies.

Les officiels de l’atelier sur Intelligence artificielle posant autour du PM, Raymond Ndong Sima, le 5 décembre 2024. © GabonReview
L’intelligence artificielle (IA) est la base de tout apprentissage par un ordinateur et représente désormais l’avenir des processus décisionnels complexes. Elle révolutionne les économies et les sociétés à une vitesse sans précédent. En Afrique, elle est un moteur de croissance et offre des opportunités inédites pour le développement durable. Toutefois, l’IA soulève aussi des défis majeurs. Dans ce contexte, les experts locaux et internationaux, des décideurs politiques, des chercheurs, des entrepreneurs, des représentants de la société civile, ainsi que des étudiants, se retrouvent, du 5 au 6 décembre, à Libreville, pour échanger autour de la thématique : «l’Intelligence artificielle en Afrique : défis et opportunités à relever». Le cas particulier du Gabon sera bien à l’étude.
L’initiative, placée sous le patronage du Premier ministre de la Transition, est organisée par le ministère de l’Économie numérique et des Nouvelles technologies de l’information, avec l’appui la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a été ouvert par Raymond Ndong Sima. Le chef du gouvernement a planté le décor de cette rencontre de haut niveau visant à sensibiliser le public aux concepts fondamentaux de l’IA.
En effet, ce séminaire de Libreville entend «stimuler le dialogue entre décideurs, chercheurs, entrepreneurs et société civile, partager les meilleures pratiques et expériences réussies d’intégration de l’IA, identifier les défis spécifiques liés à l’adoption de l’IA en Afrique centrale, formuler des recommandations concrètes pour l’intégration de l’IA dans une perspective de diversification économique et de développement durable».
Prenant des exemples de l’intégration de l’IA dans le développement social, Raymond Ndong Sima à la suite de Savina Ammassari, Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Gabon, évoque le fait que «les algorithmes et les logiciels d’intelligence artificielle peuvent aider à la stimulation d’une croissance durable dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’exploitation forestière et minière en améliorant ainsi la productivité et la compétitivité des entreprises».
En matière de Santé, a ajouté le Premier ministre, «le traitement des données par des algorithmes puissants concourt à la construction d’un système de santé publique efficace et performant». Il fait en effet savoir que «la collecte et le traitement de ces données peuvent en effet apporter une aide déterminante à la vigilance pharmaco-épidémiologique, améliorer l’efficacité des parcours de soins et favoriser la recherche de longue durée sur les protocoles de soin».
Il fait également mention à la surveillance de la biodiversité, la gestion des ressources naturelles pour anticiper les impacts du changement climatique. «À cette aune, l’IA peut nous aider à résoudre le conflit homme/éléphant qui empoisonne la vie de plusieurs de nos concitoyens», a déclaré Ndong Sima.
Durant ces deux jours d’échanges à Libreville, plusieurs thématiques vont être abordées. On évoquera au-delà de la thématique principale, «l’état de l’art et de la vision du Gabon numérique», «le positionnement de l’UNESCO face à l’IA». Des panels permettront également d’examiner plusieurs sujets dont «opportunités de croissance au Gabon à travers le développement de l’IA», «l’Opem data à l’ère de l’IA : enjeux et perspectives», «Agriculture intelligente et souveraineté alimentaire», «exploiter l’IA pour améliorer l’éducation et la formation» et «exploiter l’IA pour améliorer les prestations de santé».

Instantanés de l’atelier sur Intelligence artificielle. © GabonReview
Pour sa part, le ministre de l’Économie numérique et des Nouvelles technologies de l’information, le général Bonjean-Frédérik Mbanza-Bagny, a relevé que «l’usage et le développement de l’IA n’est pas sans poser des défis». «Parmi ceux-ci, on peut citer les questions d’éthique liée à la protection des données professionnelles et personnelles, la nécessité de développer des compétences spécifiques et l’adaptation des réglementations existantes», a-t-il dit, souhaitant que l’IA soit abordée avec «une approche avant-gardiste» afin d’être un levier de croissance économique, de souveraineté et d’inclusion sociale.
S’exprimant également lors de ce rendez-vous, Savina Ammassari a souligné que l’IA n’est plus seulement une technologie de l’avenir. «Elle est désormais cette réalité incontournable qui définit les contours de nos économies et de nos sociétés. Pour l’Afrique, elle est une opportunité immense dans les domaines aussi divers que le développement durable, la réduction des inégalités et l’amélioration des services publics», a-t-elle déclaré, ajoutant que d’après une étude de PwC, l’IA pourrait contribuer jusqu’à 1,5 trillion de dollars au PIB africain d’ici 2030, représentant une augmentation de 5,6 %.
Ainsi l’IA offre des solutions concrètes pour relever les grands défis sociaux et environnementaux, mais une adoption efficace nécessite une réflexion sur ses implications éthiques, ses infrastructures numériques et les compétences spécialisées.
À ce rendez-vous, les représentants de la CEA, Adam Coulibaly, et de l’Union internationale des télécommunications (UIT) pour l’Afrique centrale et Madagascar, Jean-Jacques Massima-Landji, à la suite des autres, ont souhaité que tous continuent à explorer, innover et construire un avenir où l’intelligence artificielle sera synonyme de progrès et de bien-être pour tous.

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