S’il avait été l’un des premiers à l’appeler pour le féliciter à la suite de la publication par le ministère de l’Intérieur des résultats de l’élection présidentielle du 12 avril, le chef de l’État français se fera représenter lors de la cérémonie d’investiture prévue samedi par le ministre délégué… en charge de l’Europe, quand son homologue camerounais le sera par le chef de son gouvernement.

Brice Clotaire Oligui Nguema et Emmanuel Macron aux obsèques du pape François, le 26 avril 2025, au Vatican. © Com. présidentielle

 

Les tractations avaient été lancées dès l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle du 12 avril. Le Palais de l’Élysée et le Quai d’Orsay n’ont finalement pas accédé à la demande du Palais Rénovation de compter parmi ses invités, le 3 mai prochain à Libreville, Emmanuel Macron. Le président français ne sera donc pas présent à l’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema au stade d’Angondjé. S’il avait été l’un des premiers à l’appeler pour le féliciter, le chef de l’État français sera représenté par Benjamin Haddad, le ministre délégué chargé de l’Europe.

Vu du Gabon, le choix des autorités françaises laisse clairement à désirer. D’autant que le protocole du bord de mer aurait souhaité, à défaut d’avoir le Premier ministre François Bayrou, que Macron se fasse représenter par le ministre des Affaires étrangères,  Jean-Noël Barrot, ou du moins par le président du Sénat, Gérard Larcher, comme croit savoir Jeune Afrique. Macron serait-il réticent à l’idée d’afficher son soutien à Oligui Nguema ? Est-il gêné par le score du président élu de Libreville comme le prétendent certains analystes ? Dans tous les cas, son absence ne passera pas inaperçue. 

Le président camerounais quant à lui, sans surprise, ne fera pas le voyage de Libreville. Il a choisi, pour le représenter, son chef du gouvernement,  Joseph Dion Ngute. À 92 ans, le doyen des dirigeants africains est de moins en moins enclin à quitter le Palais d’Etoudi. Comme lui, plusieurs de ses homologues se feront également représenter à la cérémonie, à l’instar de la Chine, du Japon, des États-Unis.

Selon des informations, une quinzaine de présidents du continent ont déjà répondu favorablement à l’invitation du Gabon, le Rwandais Paul Kagame, l’Ivoirien Alassane Ouattara, l’Équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, le Centrafricain Faustin-Archange Touadéra, le Santoméen Carlos Vila Nova en font partie, ainsi que des représentants d’organisations internationales.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    Franchement! Ils vont faire quoi au Gabon?

  2. Jean Jacques dit :

    Certains abrutis oublient que les droits de l’hommes sont violés au Gabon, la prison illégale de la famille Bongo ne restera pas sans CONSÉQUENCES.

    • Gayo dit :

      Au-delà des considérations légalistes, Jean-Jacques, un être humain raisonnable juge aussi selon la conduite morale : il regarde si une personne s’est comportée de manière criminelle et si elle mérite son sort. C’est là que se situe la limite du légalisme, car ce dernier peut parfois servir à couvrir ou à justifier des crimes. C’est pour cette raison que des actes illégaux, comme le coup d’État de notre libérateur, le président Oligui, font l’objet de condamnations de façade avant d’être acceptés, surtout lorsque ceux qui se réclamaient d’un souverainisme, d’un légalisme ou d’un constitutionnalisme corrompus, à l’image des Bongos, ont trahi leur pays et leur peuple. Voilà pourquoi peu de gens aujourd’hui verseraient une larme pour la famille Bongo, que tu sembles défendre. No make noise. On s’en fout d’eux, nous ne sommes pas juges ou avocats.

  3. Gayo dit :

    Il est évident que la France se trouve aujourd’hui dans une position délicate. L’élection de notre cher président Oligui Nguema, perçue par beaucoup comme une confiscation du pouvoir à la suite de son propre coup d’état, est un piège dans la France où elle est est accusé, à tort ou à raison, que la France pratiquer un deux poids, deux mesures en apportant son soutien à certains putschistes tout en en condamnant d’autres. Dans ce contexte, son absence pourrait représenter la posture la plus stratégique, tant pour elle-même que pour le Gabon et son président. En effet, toute collaboration affichée avec la France risque d’être mal perçue par une partie croissante des opinions publiques africaines, notamment la jeunesse, qui voit dans les incohérences de la politique africaine française une menace pour la démocratie et la souveraineté des pays de son ancien précarré.

  4. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Rien que le dernier paragraphe est largement suffisant pour ON. Amen.

  5. Gayo dit :

    Il est clair que la France se trouve aujourd’hui dans une situation délicate. L’élection de notre cher président, Oligui Nguema, perçue par beaucoup comme une confiscation du pouvoir à la suite de son propre coup d’État, place la France dans un piège : elle se voit accusée, à tort ou à raison, de pratiquer une politique du deux poids, deux mesures en soutenant certains putschistes tout en en condamnant d’autres. Dans ce contexte, son absence pourrait constituer la posture la plus judicieuse, tant pour elle-même que pour le Gabon et son président. En effet, toute collaboration trop visible avec la France risquerait d’être mal perçue par une part croissante des opinions publiques africaines, notamment par la jeunesse, qui considère les incohérences de la politique africaine de la France comme une menace pour la démocratie et la souveraineté des pays de son ancien précarré.

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