Suspension des baux administratifs : Oyima met un coup d’arrêt à une dérive budgétaire

Le ministère de l’Économie ordonne l’interruption immédiate du traitement des loyers publics en attendant un audit complet.

Suite à la note du 16 mai 2025 du ministre Henri-Claude Oyima, tous les paiements de baux administratifs sont suspendus en attendant un audit complet. © GabonReview
A travers une note en date du 16 mai 2025, le ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations chargé de la Lutte contre la Vie chère, Henri-Claude Oyima, a instruit la suspension immédiate de tous les paiements relatifs aux baux administratifs. Une décision radicale, motivée par une explosion des dépenses publiques dans ce secteur jugé hors de contrôle.
Entre 2013 et 2025, la dépense annuelle de l’État pour les loyers administratifs est passée de 6,7 milliards FCFA à plus de 25 milliards FCFA, soit un bond vertigineux de 37,48 % par an en moyenne, indique la note. Cette flambée s’est accompagnée d’une dette cumulée de plus de 67 milliards FCFA, dont 28,3 milliards d’arriérés de paiement.
Dans sa correspondance adressée aux directeurs généraux du Trésor, du Patrimoine, du Budget, et du Contrôle budgétaire et financier, Henri-Claude Oyima pointe plusieurs causes de cette dérive : la création anarchique d’entités administratives, l’absence de financement pour la réhabilitation des bâtiments publics, le manque de nouvelles constructions, ou encore la destruction de la Cité de la démocratie, qui abritait plusieurs institutions internationales.
Le ministre dénonce aussi une «gestion peu orthodoxe des budgets alloués», qui aurait contribué à une inflation incontrôlée des loyers, malgré un encadrement strict : 15 000 FCFA/m² à Libreville, 500 000 FCFA TTC pour les logements, selon le décret n°0095/PR/MBCP du 15 avril 2021. Ce dernier interdit notamment toute location si un bâtiment public est disponible.
Exigence d’un audit en profondeur
Dans l’attente d’un audit complet sur les conditions d’attribution, de renouvellement et de conformité des contrats en cours, tous les traitements et paiements sont gelés. La mesure vise à faire la lumière sur d’éventuelles irrégularités, telles que les surfacturations, les contrats sans base légale ou les loyers abusifs.
Parallèlement, le gouvernement entend accélérer la réhabilitation du patrimoine immobilier de l’État. Plus de 400 immeubles sont en cours de rénovation à Libreville, tandis qu’un ambitieux projet de Cité administrative à Plaine-Orety est lancé pour regrouper les services de l’État et réduire sa dépendance locative.
Avec cette décision, Henri-Claude Oyima engage une réforme de rupture, marquant la volonté de rétablir la rigueur budgétaire dans un contexte de forte tension sur les finances publiques. Il attache, selon ses propres mots, «du prix au respect scrupuleux» de ses instructions.

2 Commentaires
Bjr. Bassé:!!!!Amen.
A quand la transparence totale et RÉDUCTION et suppression des avantages sur vos HYPER SALAIRES des ministres, président,présidents des institutions, députés, sénateurs, DG Généraux. Dans un pays où il ya le chômage, misère, pauvreté, on se permet de payer des hypers salaires de 5 à 100millions/mois une seule personne et le reste de la population croupie dans la pauvreté, misère et chômage. Un ministre c’est qui par rapport à un enseignant ou médecin. On a l’impression que ce Gabon appartient à un groupe des personnes qui doivent bénéficier des revenus des richesses du pays.